En Angleterre le débat principal n’est plus de savoir qui remportera la Premier League. Non, outre-Manche les discussions footballistiques portent plutôt sur la capacité de Liverpool à rester invincible. Et ce soir, c’est Tottenham qui enfilait le costume de challenger pour ne pas dire celui de punching ball. Avant la rencontre, José Mourinho se déclarait déjà vainqueur malgré un effectif décimé. Le Portugais n’a pas abandonné son célèbre boulard mais force est de constater que le tacticien n’accueillait pas les Reds de Klopp les mains vides.

Ce bon vieux José n’aurait-il pas perdu une occasion de se taire ? Les Reds et Firmino n’ont pas attendu plus de deux minutes pour montrer qui étaient les patrons. Tanganga et le poteau droit de Gazzaniga en tremblent encore. C’est d’ailleurs Firmino qui – d’une prise de balle déstabilisante et d’une frappe perforante – a inscrit le seul but de la partie (37ème). Le travail dos au but de Salah avait mis le Brésilien dans les meilleures dispositions pour finir tranquillement. Cette sérénité, les Reds ne l’ont pas entretenue tout au long de la partie.

Objectif : couper les ailes du Liver bird

Bien qu’un 3-5-2 avait été annoncé, c’est dans un 4-4-2 que les Spurs s’en sont allés affronter Liverpool. Un 4-4-2 avec le positionnement un cran plus haut de Serge Aurier. Habituellement arrière droit, le rôle qu’occupait l’Ivoirien annonçait tout de la stratégie définie par le « Special One ». Jouer (très) bas pour empêcher les Reds de profiter de leur fantastique jeu de transition. Mais surtout, Aurier et Son avaient pour mission de couper les transmissions vers Robertson et Alexander-Arnold. Ainsi, Liverpool se voyait privé de la fabuleuse qualité de centre de ses latéraux et de toutes les combinaisons qui accompagnent d’ordinaire leurs montées.

Mourinho ne serait plus « the Special One » s’il la jouait modeste avant les matchs.
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Cependant, si la dernière ligne défensive de Tottenham a su rester groupé, Winks et Eriksen ont semblé bien seuls pour contenir les estocades axiales des Scousers. Liverpool a bien combiné dans les intervalles, laissant Firmino décrocher ou Mané se recentrer. Si Henderson a eu du mal avec le ballon, Wijnaldum a pour sa part réussi de belles projections. Van Dijk a permis de donner de la longueur au jeu des Reds. C’est d’ailleurs en alternant jeu long et court que les hommes de Klopp ont fait mal aux Spurs. Les décalages créés ont donné de l’espace à Salah ou Firmino et c’est souvent suite à leur fulgurance que Liverpool a bénéficié de sacrées occasions.

Des Reds étouffants en première période…

Vous l’aurez compris, Mourinho a choisi de subir. Avec l’absence de Kane, Tottenham ne disposait d’aucun point de fixation et les espoirs de buts reposaient sur de longs ballons envoyés en profondeur pour Lucas et Son. Seulement, les défenseurs de la Mersey ont pris un malin plaisir à systématiquement faire faute sur les deux marmots. À part Van Dijk qui compensait à coup de tacles maîtrisés et de roublardise borderline illégale. Ces provocations de faute donnaient de l’air aux Londoniens et permettaient de faire remonter le bloc mais le cuir ne restait jamais bien longtemps dans leurs pieds. Le milieu n’a jamais créé de lien avec l’attaque. En première mi-temps, nous n’avons recensé que deux phases de possession intéressante pour ces Spurs.

Le jeune Tanganga – auteur d’un beau sauvetage après que Firmino ait cassé du rein – puis Aurier ont tenté de se projeter mais le gegenpressing de Klopp n’a pas fait d’exception avec eux. Wijnaldum à annihiler de nombreuses tentatives de contres et Mané s’est signalé par de magnifiques retours défensifs. C’est simple, lors de ce premier acte, rares sont ceux qui ont entraperçu le 4-3-3 de Klopp en position basse et défensive.

Firmino et Salah, le buteur et le passeur.
Crédit photo : Icon Sport

… loin de la souveraineté en seconde

Certes, les Reds auraient pu (dû) clore le suspense plus tôt. Certes, les Scousers enchaînent sur un sixième clean sheet de rang. Mais non les Merseyriders n’ont pas assuré après la pause. Henderson avait déjà perdu 2 ballons dangereux, Alexander-Arnold avait parfois été pris dans son dos mais c’est à partir de la 57ème que les joues de Klopp ont pris des couleurs. À cet instant, TAA communique mal avec Gomez et c’est Van Dijk qui est forcé à l’exploit en stoppant Alli à l’entrée de la surface. Simple frayeur pour Liverpool mais naissance de l’espoir pour le Tottenham Hotspur Stadium. Les hommes du Mou ont alors enchaîné les tirs, atteignant le total de 14 frappes. Une de plus que leurs adversaires.

Alisson s’est montré rassurant mais quel supporter des Scousers n’a pas tremblé à la 82ème, lorsque Lo Celso ne parvenait pas à cadrer sa reprise à bout portant ? Aurier avait réalisé un joli travail et Mourinho a ri très jaune. Jürgen Klopp a pour sa part laissé éclater sa fureur, que Joe Gomez avait déjà bien titillée en tentant de dangereuses passes en retrait.

Finalement les Reds ont tenu tout en se permettant des éclairs devant, comme cette tête de Mané joliment repoussée par le portier de Tottenham (65ème). Alexander-Arnold notamment a eu plus d’espaces pour lui et Origi et Lallana ont fait des entrées plutôt positives. Les Reds ont assuré l’essentiel et profite de la défaite de Leicester pour comptabiliser seize points de plus que leur dauphin. Liverpool n’a pas perdu en Premier League depuis plus d’un an et continue de faire tomber les records. Jusqu’à déloger les Invincibles d’Arsenal – invaincus en 2003/2004 – de leur piédestal ?

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Marius VEILLEROT

 

Une réponse à « Tottenham – Liverpool : pas de pitié chez les Reds »

  1. Inarrêtable ! Liverpool est au sommet !

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