Écrire sur le mois de février de Nickeil Alexander-Walker, c’est un peu comme étudier la saison de Giroud. C’est plutôt vide, aussi dense que la brioche de Nikola Jokić. Si la situation est assurément frustrante pour le jeune Canadien, il serait malhonnête d’affirmer qu’elle est étonnante. L’infirmerie des Pelicans s’est vidée et les minutes sont plus chers en Louisiane qu’au All-Star Weekend.

La tendance était pourtant positive, Alexander-Walker pouvait capitaliser sur un bon mois de janvier. Trois pics à plus de 10 points lors du premier mois de la décennie et des moyennes statistiques honorables, on pouvait imaginer que Gentry serait tenté de le réutiliser malgré le retour de Jrue Holiday. Quelle naïveté. Ni une ni deux, le coach est allé chercher le velcro et voilà que Nickeil se retrouve solidement ceinturé au banc du Smoothie King Center.

Sept minutes pour faire acte de présence

Deux entrées en jeu. Le bilan est bien maigre pour le rookie de 21 ans. Deux apparitions lors desquelles NAW a enfilé son plus beau costume de figurant. 2 tirs tentés, 0 pions, 2 rebonds, 1 caviar et 2 pertes de balle… La balance penche bien dans le négatif et elle risque d’y rester. La trade deadline est passée et Jrue Holiday va continuer de régaler la Nouvelle-Orléans, au moins jusqu’à la fin de la saison. Le meneur de 29 ans a sauvé sa franchise à plusieurs reprises et apporte de la stabilité aux jeunots qui l’entourent. Il y a fort à parier que Nickeil trouve en Jrue un exemple à suivre mais le Canadien va devoir ronger son frein avant d’obtenir ses galons de titulaire.

Sans NAW, la franchise tourne bien. Non pas que le rookie canadien était un poids mort pour son équipe, il n’a simplement pas la place pour s’exprimer. Zion tourne à plus de 23 points depuis ses débuts, Lonzo Ball réalise sa meilleure saison et Brandon Ingram a prouvé qu’il pouvait être un leader technique. Ces trois joueurs – auxquels il est de mise d’ajouter Holiday – sont les moteurs du putsch que les Pels veulent réaliser pour atteindre la postseason. Des moteurs qui expriment leur meilleur basket balle en main… Hors NAW a lui aussi besoin du ballon pour exister. Avec 22.9% de Usage Percentage, le combo est le quatrième plus gros utilisateur de ballons du roster. Alvin Gentry privilégie donc Franck Jackson ou Josh Hart. Des joueurs qui ne réclament pas le cuir toutes les deux secondes et qui défendent mieux que Nickeil Alexander-Walker.

Un Rising Star de bon augure ?

Ironie du sort, NAW a moins foulé le parquet dans l’antre de NOLA qu’au United Center de Chicago. Il avait plus ou moins participé à la victoire des Pels contre les Bulls (125 à 119) mais le Canadien a surtout disputé le Rising Star Challenge. Le tatoué a eu droit à sa conférence de presse où il a fait part aux médias de son excitation.

La Team World s’est inclinée de 20 points mais NAW a eu l’occasion de se montrer. Presque 20 minutes pour lui et 6 pions, 2 rebonds, 4 assists, 1 interception et 1 contre. Bon, il en a profité pour arroser un bon coup (2/12 au tir) mais le numéro 0 des Pels a pu s’amuser avec son cousin. Shai Gilgeous-Alexander était lui aussi de la partie et leur association a fait saliver certains fans du Thunder.

Cette sélection auprès des rookies et des sophomores les plus talentueux est-elle synonyme d’un futur radieux ? Le raccourci semble trop facile mais néanmoins, l’avenir qui se dessine en Louisiane est prometteur. Cette saison, Nickeil aurait très bien pu la traverser sur les terrains de G League. Cependant, il a répondu présent quand son coach a dû composer sans les nombreux absents de NOP. Le rookie a du retard sur certains aspects du jeu mais il a la mentalité pour progresser. Son shoot a un potentiel largement supérieur à ses faibles 33.9%, il va apprendre à gérer les matchs et il a le potentiel pour impacter le jeu de son équipe davantage que ne le laisse supposer son net rating négatif de 5.1.

Le jeune roster des Pels est drivé par un petit échantillon de vétérans et Nickeil Alexander-Walker possède les qualités pour s’inscrire dans le projet. Le Canadien a des armes – perfectibles certes – que ne possède pas un Lonzo Ball par exemple. On décèle en NAW une capacité à scorer étrangère à l’ex-Laker. Ce dernier deviendra agent libre restreint cet été. Le board des Pelicans aura donc des choix à faire le concernant.

Pour l’heure, la saison de Nickeil Alexander-Walker reste en suspens. Alors avant de voir les mouvements qui animeront la Free Agency, le Canadien n’a qu’à prendre exemple sur Olivier Giroud. Le buteur. Pas le remplaçant.

Crédit photo :
Marius Veillerot

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