Hier soir, à 21h, débutait la finale de la Ligue des Champions édition 2022/23, opposant Manchester City à l’Inter Milan. Bien que le pré-show du match ait duré trop longtemps aux yeux des supporters, la confrontation n’a pas déçu.

Le trophée de la Ligue des Champions, entreposé à Istanbul à l’approche de la finale. Crédit photo : AFP
Les contours d’un match pour l’histoire.
À quelques heures de cette rencontre historique entre Manchester City et l’Inter Milan, la nervosité des deux équipes commençait à se faire sentir. Le Manchester City de Pep Guardiola (entraîneur) se voyait déjà écrire l’histoire. Après leur rachat en 2008 par un fond d’investissement émirati, les Cityzens n’ont eux qu’un objectif : soulever la Ligue des Champions. Néanmoins, après 15 ans de domination sur la Premier League, la Coupe aux grandes oreilles leur a toujours échappés. En passant par toutes sortes de déceptions à travers les années, les Skyblues auront à coeur de placer la cerise sur le gâteau de ce qu’est leur saison 2022/23. Ayant été sacrés champions d’Angleterre il y a déjà quelques semaines, après avoir pourchassés Arsenal tout le long de la saison. Puis, à la suite d’une victoire en finale de Coupe d’Angleterre face à leur rival historique, Manchester United, les Cityzens sont en lice pour réaliser un triplé national et européen mémorable. Avec une victoire ce samedi 10 juin au stade Attatürk d’Istanbul, Manchester City pouvait être sacré champion d’Europe pour la 1ère fois de son histoire, et leur coach, Pep Guardiola, resterait fermement encré dans l’histoire du sport en gagnant sa 3ème Ligue des Champions en tant qu’entraîneur ! Bref, c’était une soirée pleine d’émotions qui s’annonçait pour Manchester City. Sans oublier qu’une victoire hier soir propulserait leur buteur star, Erling Haaland, auteur d’une saison dantesque, aux places de favoris au Ballon d’Or 2022/23… On ne pourrait pas lui souhaiter mieux.
De l’autre côté, l’Inter Milan de Simone Inzaghi (entraîneur) se présentait comme l’anti-héros de cette confrontation. L’équipe italienne, avec leurs stars tel que Lautaro Martinez, Nicollo Barella, André Onana ou encore le belge Romelu Lukaku représente parfaitement le football italien. Un plan de jeu défensif, agressif et efficace. Ce match correspondait aussi à un affrontement entre deux philosophies du football radicalement différentes. Le jeu flamboyant et clinique de Manchester City, la définition même du beau football, affrontait hier soir le Catenaccio italien. Le plan de jeu des Italiens était clair bien avant le coup d’envoi de ce match. Les Intéristes allaient jouer bas, laisser le ballon à l’adversaire, et tenter de lui faire mal en contre-attaque. Manchester City était donné grand favori de ce match, mais la ténacité typiquement italienne dont dispose l’Inter Milan allait forcément poser problème aux hommes de Guardiola. Après une saison mitigé de l’Inter Milan, le club pouvait finir en beauté en gâchant le rêve de triplé des Mancuniens et en capitalisant sur leur bonne forme récente. En effet, les milanais ont remporté la Coupe d’Italie en plus de finir à la 3ème place de leur championnat. En plus de cela, l’Inter se plaçait comme le représentant du vieux football, le football défensif, contre le football de l’argent, celui des investissements venant du Moyen-Orient. Comme le disais Johan Cruyff : « Je n’ai jamais vu un sac d’argent marquer un but. » ; on pouvait imaginer que le poids de l’histoire pouvait jouer dans une telle confrontation. Néanmoins, c’est sûr que cet argent, il peut aider.
Résumé du match
Dès le début de la rencontre, les différents médias sportifs européens avaient vu juste. Manchester City jouait dans sa formation habituelle, en 3-2-4-1, avec des joueurs tels que Erling Haaland et leur talisman Kevin De Bruyne. Les cityzens étaient d’ores et déjà prêt à étouffer l’Inter avec leur jeu de possession. L’Inter n’a pas manqué à ses habitudes. une composition en 3-5-2, ayant comme but de pousser City dans ses retranchements. Rien de surprenant dans ce début de match. Néanmoins, la suite fut déconcertante. Manchester City joue son jeu flamboyant, et se créera quelques occasions intéressantes, avec notamment Haaland et Silva qui ne sont pas loin de donner l’avantage à leur équipe dans les dix premières minutes. Mais, l’Inter Milan ne ferme pas le match et montre une ambition offensive remarquable. La pression des Intéristes sur leur adversaire va pousser les joueurs de Manchester à faire plusieurs erreurs bêtes dans leur propre moitié de terrain. L’Inter Milan en profite alors pour se créer des occasions dangereuses. Les Cityzens, même après un début de match en grande pompe, sont surpris par la férocité des Intéristes. Nicollo Barella du côté de l’Inter aura été instrumentale au bon début de match des italiens. Plus le temps avance, plus les supporters de City se font silencieux, au contraire des fans milanais qui rugissent leurs espoirs. Après trente minutes de jeu, la physionomie du jeu nous dit cela : L’Inter ne lâchera rien. Meilleure équipe du monde ou pas, la défense Milanaise met à mal Erling Haaland et ses coéquipiers, au point ou Kevin De Bruyne, le meneur de jeu des Cityzens, est obligé de sortir sur blessure peu avant la mi-temps. Manchester City ne crée rien, l’Inter Milan monte en puissance. À la rentrée aux vestiaires, la suite de la soirée s’annonce rude pour les Mancuniens.

Kevin De Bruyne sortant sur blessure peu avant la mi-temps, dépité. Crédit photo : F. Faugère / L’Equipe
Au retour des vestiaires, rien ne change, ou presque. La physionomie du match reste la même. Malgré leur ascendant mentale, les intéristes ne capitalise pas sur un bon début de seconde-mi-temps. Côté Cityzen, rien ne change également. La rentrée du jeune Phil Foden, remplaçant Kevin De Bruyne, aura dynamiser dynamiser l’attaque de Manchester City. Néanmoins, on rentre dans la dernière demi-heure du match, et celui-ci reste bloqué. Quelque chose a besoin de changer pour City, et vite. Et quoi de mieux qu’un sauveur inattendu pour dynamiser une rencontre aussi tendue. À la 68ème minute de jeu, à l’encontre de la domination mentale qu’était en train d’exercer l’Inter, Manuel Ankanji, le défenseur cityzens trouve Bernardo Silva dans la profondeur. Celui-ci, après un centre dévié par la défense Milanaise trouve Rodri à l’entrée de la surface. Ce dernier frappe fort et enroule son ballon au fond des filets. Cela fait plus d’une heure que cette finale a commencé, et les favoris trouvent enfin leur Breakthrough !! 1-0 à la faveur de Manchester City ! Le stade rentre en ébullition et l’Inter se doit de réagir.

Rodri célébrant le but de la victoire pour Manchester City. Crédit photo : Eurosport
Et c’est ce qu’ils feront. À partir de là, et pour le plaisir des neutrals, la confrontation se débloque et l’Inter Milan enclenche une phase offensive inattendue. Coup-sur-coup, Dimarco en touchant la barre d’une tête lobée et Lukaku en ratant la cadre de peu, ne vont pas passer loin de l’égalisation. Le message est à nouveau passé, l’Inter tente le tout pour le tout et prend les devants, quitte à se rendre plus fébrile défensivement. Manchester City vont profiter de cette fébrilité de la défense italienne pour se créer une occasion en or. À la 78ème minute, Foden s’engouffre seul dans la défense italienne et manque sa frappe, se trouvant alors seul devant le gardien. Les Cityzens manquent l’occasion de tuer le match. Signe du ciel ou pure chance, les Intéristes ne se poses pas la question et pilonne le but mancunien. L’Inter pousse jusqu’au bout en cette fin de match, mais les arrêts fantastiques du gardien brésilien de Manchester City, Ederson, vont dégoûter les italiens. D’abord sur une tête smashé de Lukaku, sauvé sur sa ligne, puis sur deux frappes ratées du belge, le tout à la 88ème minute, le gardien Cityzen se présente comme un mur infranchissable. Jusqu’à la toute dernière seconde, Manchester City abandonne ses valeurs et défend à dix joueurs derrière la ballon. Ederson se rendra une dernière fois admirable en sauvant son équipe à la 95ème minute en sortant la tête de Robin Gosens. Un arrêt extraordinaire à nouveau, mais l’arbitre n’en a que faire. Le ballon sors en corner, mais c’est trop tard pour l’Inter. Le coup de sifflet final est passé. Manchester City est champion d’Europe pour la première fois de son histoire ! L’Inter Milan, mal servi sur cette fin de match, pleure, et Manchester City exulte ! Erling Haaland, Phil Foden John Stones, Jack Grealish, le buteur, Rodri, et enfin leur gardien, Ederson, ils sont champions d’Europe !! Cela n’aura pas été la plus belle des performances de la part des Mancuniens, mais ils sont vainqueurs. Alors que leur capitaine, Ilkay Gündogan, soulève la Coupe aux grandes oreilles, les supporters entames « Blue Moon » et « We are the Champions« . Cette victoire, quoique anecdotique dans la grande histoire de la Ligue des Champions, est la consécration d’un projet qui a pris forme il y a quinze ans de cela. Leur rêve est réalisé. Manchester City est champion d’Europe, et en remportant le triplé : Championnat, Coupe, Ligue des Champions, les Cityzens se placent comme une des meilleures équipes anglaises de l’histoire. Pas mal pour un club sans histoire.

Les joueurs de City exalté après le coup de sifflet final et l’Inter pleure sa défaite. Crédit photo : AFP
Ce qu’on en retient, les grands artisans de cette rencontre !
Ce Manchester City – Inter Milan aura été une confrontation digne de ce nom. Deux équipes, prêtes à tous pour gagner se sont affronter au stade Atatürk d’Istanbul hier. Même s’ils ne repartent pas vainqueurs de cette finale, les Intéristes pourront être fier de leur performance face à une équipe aussi brillante que celle de Manchester City. Les soldats de Simone Inzaghi, tels que Lautaro Martinez, Federico Dimarco, Nicollo Barella ou encore André Onana. Tous ces hommes furent des patrons et auront poussés les hommes de Guardiola jusque dans leurs retranchements. Une performance défensive des grands rendez-vous pour les Cityzens a finalement été la clé de ce match. Des hommes tels que John Stones, qui, dès la sortie de Kevin De Bruyne, s’est imposé comme le leader de cette équipe. Ou Rodri, le buteur victorieux des Cityzens, que l’on retiendra pour son but légendaire, ont porter Manchester City à une victoire légendaire. Sans oublier la défense, avec Ederson comme ange gardien de la défense Cityzen. À la veille de la plus belle soirée de leur histoire, le Manchester City 2022/23 aura marqué l’Europe de son empreinte. On s’attend à des célébrations en grande pompe dès leur retour à Manchester. Et ce sera mérité.
Crédit photo : AFP – Paul ELLIS
Mathé Cleach.






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