On y est ! La 110ème édition du Tour de France est lancée. Partie de Bilbao (Pays Basque Espagnol) le 1er juillet, cette première semaine s’annonçait déjà importante pour le classement général avec le passage dans les Pyrénées, mais aussi pour les sprinteurs avec quatre étapes taillées par eux. Résumé de cette première semaine bien mouvementée.

Victor Lafay, français de la semaine

Peu connu du grand public, le coureur de la Cofidis a fait sensation en ces deux premiers jours de course. Dans cette première étape, alors que tous les puncheurs (Van Aert, Alaphilippe,Van Der Poel) sont en difficulté derrière les favoris du Tour, Victor Lafay est le seul à pouvoir suivre Pogacar et Vingegaard dans la côte de Pike, dernière ascension répertoriée de cette première étape. Victime du marquage entre favoris, il laisse partir les jumeaux Adam et Simon Yates et ses espoirs de victoire. Ce premier, vainqueur de l’étape fait coup double avec cette victoire d’étape synonyme de maillot jaune. L’équipier de Guillaume Martin, frustré de n’avoir pas su prendre les roues des frères Yates, se remobilise dès le lendemain.

Victor Lafay exulte et libère son équipe qui n’a pas gagné sur le Tour de France depuis la victoire de Sylvain Chavanel à Montluçon en 2008 (Crédit Photo Anne-Christine POUJOULAT / AFP)

Dans une étape encore plus vallonnée que la veille et des secondes de bonifications au sommet de Jaizkibel, dernière difficulté de la journée, les favoris voulaient encore une fois se disputer la victoire. Dans un petit groupe à l’avant avec les favoris du Tour et Wout Van Aert, Victor Lafay sait qu’il n’a aucune chance si l’arrivée se joue au sprint face au Belge, il tente alors un coup de maitre. Sous l’arche annonçant le dernier kilomètre, il se lance seul à la conquête de sa première victoire d’étape sur le Tour de France. On s’est alors souvenu du panache du français de la même équipe Benjamin Thomas, l’année dernière, repris à seulement 200 m de l’arrivée à Carcassonne alors qu’il avait attaqué à 40 kilomètres de l’arrivée. Mais cette fois, Victor Lafay devance de 200m Wout Van Aert et remporte la première victoire d’étape pour la Cofidis depuis 15 ans. Déjà hauteur d’un exploit sur le Giro 2021, le coureur de 27 ans, capable du pire comme du meilleur nous a montré sur ces deux jours de course toute la hauteur de son potentiel.

« Hier j’étais un peu frustré à l’arrivée, là j’ai profité du marquage. C’est un truc de malade. Ça fait cinq ans que je suis là, je suis super heureux de délivrer l’équipe de ce fardeau »

Victor Lafay après avoir remporté la 2ème étape du Tour de France

Jasper Philipsen, la fusée de la meute

Jasper Philipsen devance Marc Cavendish et Biniam Girmay s’adjugeant sa 5ème victoire sur le Tour de France (Crédit Photo Marco BERTORELLO / AFP)

Vainqueur de deux étapes l’année dernière, dont celle des Champs Elysées, Philipsen arrive sur ce Tour de France avec l’ambition de montrer qu’il est le meilleur sprinteur de la planète. Mission réussie dès la première semaine ! Sur les quatre étapes réservées au sprinteur, le Belge en a remporté trois et finit une fois deuxième, seulement dépassé par Mats Pedersen, champion du monde 2019. Le maillot vert récompensant le meilleur sprinteur est solidement accroché sur ses épaules. A la fin de la première semaine du Tour, il compte 110 points d’avance sur Bryan Coquard, le sprinteur français de la Cofidis. Philipsen à toutes les qualités pour le conserver jusqu’à Paris. En effet, plutôt léger, il est un des meilleurs grimpeurs parmi les sprinteurs, ce qui lui permet de mieux récupérer et performer sur les sprints après des étapes de montagne.

Alors que l’on attendait, au début de ce tour, un duel avec Fabio Jakosben, sprinteur de la Soudal Quick Step, ce dernier n’est pas en jambes sur ce Tour. 4ème sur la 3ème étape, première arrivée au sprint, il chute lors de la 4ème étape et espère récupérer le plus vite possible pour pouvoir remporter au moins une étape sur ce Tour. L’autre mauvaise nouvelle de ce début de course, est l’abandon sur chute de Mark Cavendish, co-recordman du nombre de victoires sur le Tour de France, il était venu chercher une 35ème  victoire historique et dépasser le Cannibale Eddy Merck. S’il avait annoncé prendre sa retraite à la fin de la saison, son équipe Astana lui à proposer de continuer un an de plus pour pouvoir battre ce record mythique lors de l’édition 2024.

Vingegaard -Pogacar, un duel au sommet

On l’attendait et il a bien lieu ! Blessé au poignet après sa chute sur Liège Bastogne Liège fin avril, Tadej Pogacar avait seulement participé au championnat de Slovénie avant de s’engager sur la Grande Boucle. De quoi laisser un point d’interrogation sur sa forme réelle. Vingegaard, lui, vainqueur du Critérium du Dauphiné, début juin, annonçait une forme étincelante. De quoi partir avec un petit avantage psychologique sur le Slovène.

Et la 1ère étape de montagne entre Pau et Larens, ne fait que confirmer nos pronostics. Lors de cette étape remportée par Jai Hindley, solide 3ème du général, à la fin de cette première semaine, Jonnas Vingegaard reprend 1m04 sur son principal rival. Mais c’était sans compter sur le caractère de champion du vainqueur du Tour de France 2021, qui, dès le lendemain s’adjuge l’étape et reprend 28s sur le Danois, désormais maillot jaune. Avant la 9ème étape, les deux hommes se tiennent en 25s, de quoi donner du spectacle.

Ce dimanche, sur l’étape du Puy de Dôme, de retour après 35 ans et théâtre du duel Anquetil-Poulidor en 1964, les deux hommes sont au coude-à-coude et c’est le Slovène qui parvient à se détacher d’une poignée de secondes pour se rapprocher à 17s du vainqueur sortant. De quoi nous rassurer définitivement sur la forme de Tadej Pogacar. La bataille s’annonce rude dès vendredi prochain et l’arrivée au Grand Colombier entre les deux hommes. Désormais pour les autres favoris du général, il ne reste que la 3ème place du podium.

Eva Claudel
Crédit Photo : Thomas Samson/AFP

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