Ce dimanche 23 juillet s’est achevée la 110ème édition du Tour de France. Si Jordi Meeus s’est imposé sur l’avenue des Champs Elysées, c’est Jonas Vingegaard qui remporte son 2ème Tour de France consécutif. Les Olympistes vous résume ce qu’il ne fallait pas manquer de cette Grande Boucle.

Un duel Jumbo Visma – UAE team Emirates

Face à l’arc de Triomphe, c’est bien le Danois qui est monté sur la plus haute marche du podium. Mais c’est avant tout, la victoire de toute une équipe, taillée pour l’épauler sur tous les terrains. Sur les étapes de plaine, Van Hooydonck, Van Baarle et le Français Christophe Laporte étaient très présents pour placer leur leader dans les premières positions du peloton pour éviter toutes chutes ou bordures. Dans les ascensions, Tiesj Benoot, Wilco Kederman et le lieutenant de luxe, Sepp Kuss, 12ème du général, impriment un tempo empêchant toutes attaques de ses principaux adversaires. A noter aussi l’inépuisable Wout Van Aert, capable d’isoler les favoris du Tour dans les cols et de sprinter dès le lendemain.

La Jumbo Visma a remporté le Tour de France mais l’équipe UAE team Emirates a réussi à placer deux hommes sur le podium (Tadej Pogacar à gauche, Adam Yates à droite). Crédit : média 365

 Mais à la différence de l’année dernière où Tadej Pogacar était esseulé dans son équipe UAE, cette année, il y a plus qu’un duel Jumbo -Pogacar. En effet, les UAE ont été capables d’imprimer des tempos très soutenus dans les ascensions avec Marc Soler, Felix Grosschartner, Rafal Majka, meilleur grimpeur du Tour 2014, 2016 et surtout Adam Yates, 3ème du général avec une victoire d’étape. Ces coéquipiers ont toujours été présents que ce soit lors de l’étape 17 où il a été victime d’une terrible défaillance perdant plus de 6 minutes sur le Danois ou pour le lancer vers la victoire avec le gros travail d’Adam Yates dans les derniers mètres du Markstein.

Ciccone, « un rêve de gamin »

En passant en tête au col de la Schlucht lors de l’étape 20, Giulio Ciccone a montré tout son panache et son talent. Déjà vainqueur du classement de la montagne sur le Giro en 2019 et sur le critérium du Dauphine cette année, l’Italien avait fait de ce maillot à pois un véritable objectif. Mais pour cela, il fallait battre les leaders du général. En effet, depuis 4 ans et la victoire de Romain Bardet sur ce classement, c’est le maillot jaune qui le remporte. Pour la gagner, il faut donc se hisser dans de nombreuses échappées sur les étapes les plus dures. C’est ce qu’a réussi le coureur de la Lidl -Trek en montrant tous ses talents d’attaquant. Celui qui a remporté 3 étapes sur le Giro a donc ajouté ce dimanche une belle ligne à son palmarès, sans doute la plus belle de sa jeune carrière.

Ciccone au sommet du col de la Schlucht célèbre sa victoire du maillot à pois. Une célébration atypique à l’image du coureur qu’il a été durant ces 3 semaines. Crédit Photo : Francetv

Jasper Philipsen voit la vie en vert

Si le maillot vert était solidement accroché sur ses épaules depuis la quatrième étape, Jasper Philipsen en voulait plus. Avec 4 victoires sur les six sprints massifs de ce Tour de France, il a clairement réussi son Tour de France. Depuis l’année dernière, le sprinteur de la formation Alpecin Deceunick cumule donc 6 victoires. Battu seulement par Mats Petersen lors de la 8ème étape et Jordi Meeus sur les Champs Elysée, il s’est plus que jamais affirmé comme le meilleur sprinteur du moment.  2ème de Paris Roubaix cette année derrière Mathieu Van der Poel, son poisson-pilote de luxe, Jasper Philipsen est plus qu’un sprinteur, il est un rouleur résistant sur qui il faudra compter dans ces prochaines années sur les grands Tours et les grandes classiques.

Jasper Philipsen célèbre sa 4ème victoire sur ce Tour de France entre Clermont Ferrand et Moulins (étape 11) . Crédit Photo : Icon sport

Thibaut Pinot et la folie Vosgienne

Le 3ème du classement général et meilleur jeune du Tour 2014 participait à son dernier Tour de France avant de prendre sa retraite au Tour de Lombardie en octobre. Pinot, c’est un grimpeur plein de panache qui ne cache pas ses émotions et, est sans filtre face à la presse. Un coureur authentique, capable de transmettre des émotions. De ses plus grandes victoires (l’Alpe d’Huez 2015, Tourmalet 2019) à ses plus grandes désillusions (contraint à l’abandon deux jours avant l’arrivée à cause du lésion musculaire à la cuisse alors qu’il joue la victoire finale) Thibaut Pinot fait vibrer le public. Ses mésaventures ont fait de lui un homme populaire à la hauteur de « l’éternel second » qu’était Raymond Poulidor.

Comme un symbole, la dernière étape avant l’arrivée est sur ses terres. Cette étape vosgienne passe par ses routes d’entrainements. Son fan zone menée par son ami et ex coureur de la Groupama FDJ, Arthur Vichot, se donne rendez-vous à deux kilomètres du sommet du petit ballon pour acclamer leur champion. Thibaut Pinot à la recherche de sa dernière victoire d’étape sur le Tour, part dans l’échappée et attaque juste au pied du petit ballon pour passer en tête dans le virage qui porte désormais son nom. « Le virage Pinot » en transe, acclame le héros de toute une génération qui s’apprête à tirer sa révérence à 33 ans.

Celui avec qui Thibaut Pinot a évolué pendant plus de 13 ans ne cache pas son émotion à l’arrivée du l’étape où il a terminé 7ème à 33 secondes du vainqueur

« Pourquoi, aujourd’hui, il y a autant d’émotions ? Parce que c’est un coureur authentique. Il ne fait jamais semblant. Pinot ne sera pas dans les annales des plus grands vainqueurs, mais il sera dans le classement des vrais coureurs (…) C’est l’un des derniers coureurs romantiques qui s’est égaré au XXIe siècle. Ce n’est pas vraiment son époque, mais il arrive par moments à trouver des moments d’exception. »

Marc Madiot, manager de l’équipe Groupama-FDJ
Eva Claudel
Crédit Photo : Icon Sport/Stefano Sirotti

Laisser un commentaire

Tendances