Après des dernières années difficiles et un début de saison aux allures de montagnes russes pour l’écurie italienne, il était grand temps de passer la seconde. Chose faite, puisque pour la première fois de la saison, la semaine dernière, ce n’est pas une Red Bull qui a franchi la ligne d’arrivée en tête, mais bien une Ferrari, avec à son volant, l’espagnol Carlos Sainz. La Scuderia aperçoit-elle enfin le bout du tunnel ?
Une écurie décevante depuis quelques années déjà
2008. Barack Obama est élu Président des Etats-Unis, Apple commercialise l’Iphone 3G, Dany Boon change à jamais l’histoire du cinéma avec Bienvenue chez les Ch’tis (on reste un média nordiste après tout). Vous l’aurez compris, 2008, c’était il y a un bout de temps. Et pourtant, c’était l’année du seizième et dernier titre constructeurs en date pour la Scuderia. Depuis 15 ans, l’écurie patine, alors que les grands pilotes ne manquent pas : Kimi Räikkönen, Sebastian Vettel, Fernando Alonso. Encore actuellement avec Carlos Sainz et Charles Leclerc, les monoplaces rouges sont bourrées de talent, mais alors qu’est ce qui coince ?

Jusqu’en 2019, la Scuderia Ferrari était la seule écurie à inquiéter (même un peu) l’hégémonie allemande imposée par Mercedes. À une époque où Lewis Hamilton semblait intouchable, les pilotes de Ferrari venaient, une fois de temps en temps, couper la série de victoires du Britannique.
Mais voilà, juste avant la saison 2020, un scandale éclate. Ferrari aurait contourné la réglementation appliquée aux moteurs de leurs voitures. En d’autres termes, la mythique écurie italienne est accusée de la pire des fautes : la triche. Sans entrer dans les détails, ce qu’il faut retenir de cette affaire, c’est que Ferrari aurait passé un accord avec la Fédération Internationale Automobile, qui aurait alors contraint les rouges à faire des modifications de dernières minutes dans leur approche de la saison 2020. Effet immédiat : la Scuderia chute à la sixième place du classement constructeur, le cauchemar commence, et il faudra du temps pour s’en remettre…
La saison 2023 loin d’être à la hauteur
Désastre en 2020 donc, avec seulement 131 points. En 2021, Ferrari monte sur la dernière marche du podium en récoltant 323.5 points. L’année dernière, l’écurie termine la saison en bon deuxième, derrière les nouveaux monarques du championnat, Red Bull. La situation semble donc s’améliorer doucement mais sûrement pour la Scuderia. En février, la présentation de leur nouvelle monoplace, la SF-23, suivie d’essais hivernaux plus que prometteurs, suscitent de grands espoirs pour les fans de Ferrari. La barre est haute, peut-être un peu trop, comme souvent.
Au Grand Prix de Bahreïn, Charles Leclerc est contraint à l’abandon. Idem en Australie, avec en prime, une pénalité qui renvoie Carlos Sainz à la douzième place. À Miami, Leclerc finit une nouvelle fois dans le mur dès les qualifications. À Monaco, suite à une communication pauvre, Leclerc passe à côté d’un podium dans sa ville natale. En Espagne, les pneus sont défectueux. Bref.

On est loin de la saison dont rêvait Frédéric Vasseur, le nouveau directeur d’équipe de Ferrari depuis janvier 2023. Un changement radical dans la direction, qui ne semble pas avoir eu l’effet escompté pour l’écurie, qui retombe encore et encore dans ses travers habituels. Fautes stratégiques, manque de communication avec la course, erreurs de stand, et même, maladresses des pilotes, sont presque devenus routiniers en 2023.
Tout de même, il serait faux de dire que Ferrari effectue une mauvaise saison. Actuellement troisième au classement constructeur, 4 poles positions au compteur, et à présent, un Grand Prix remporté, il y a bien pire. Mais quand on est Ferrari, les fans attendent plus, bien plus.
Une nouvelle dynamique est-elle lancée ?

Et si c’était maintenant. Et si la roue commençait enfin à tourner pour le Cheval Cabré ? C’est en tout cas le message qu’envoie Carlos Sainz à l’issue de ce week-end de Grand Prix à Singapour. Parti en pole position, l’espagnol nous livre une course de génie, un tempo controlé, des arrêts au stand parfaitement gérés et des arrières couverts par son coéquipier Charles Leclerc. Pour la première fois cette saison, on avait l’impression que Ferrari savait exactement ce qu’ils faisaient. Que tout était contrôlé, prévu, calculé et que finalement, l’issue de ce Grand Prix ne pouvait être qu’une victoire de l’écurie italienne.
“Red Bull ne sera pas à la ramasse tous les weekends”
Frédéric Vasseur, directeur de la Scuderia Ferrari
Bien évidemment, au vu des performances venues d’un autre monde que propose Max Verstappen avec Red Bull, les rêves de titre 2023 sont effacés depuis un bout de temps pour Sainz et Leclerc, mais il faut voir plus loin. Les contrats des deux pilotes prennent fin en 2024, et pour l’instant, aucun n’a exprimé son envie de quitter le groupe. Charles Leclerc, fan et icône contemporaine de Ferrari, est depuis quelques années l’homme à suivre, le prodige mis en avant, voué à être champion dans un futur proche.
Toutefois, au vu du succès récent de Carlos Sainz, et à l’inverse, de la stagnation de Leclerc, faudrait-il inverser les rôles ? Sainz est-il l’homme qui portera Ferrari au sommet de la Formule 1 ? Ou au contraire, sous l’impulsion de la nouvelle direction, sommes-nous au début d’un plan sur le long terme, combinant le talent de ces deux pilotes et un remaniement de grande ampleur en interne ? Des recrutements de nouveaux ingénieurs sont notamment déjà prévus pour les années à venir. Tout est possible, mais ce qui est sûr, c’est que de grands changements sont à venir chez Ferrari. Et ce sera pour le meilleur, ou pour le pire. Rendez-vous le dimanche 24 septembre au Grand Prix du Japon pour voir s’ ils sont capables de confirmer leur récent succès.






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