Il fait partie des plus anciens du vestiaire et enchaîne les matchs depuis son arrivée. Il attaque sa sixième année sous les couleurs de l’Olympique Marcquois cette saison avec toujours plus d’ambition. William Pau a accepté de répondre à nos questions avant le 4ème tour de Coupe de France face à Condette (D1), prévu ce dimanche (15h).

William, raconte-nous ce début de saison !

Personnellement, je vais très bien. J’ai eu une préparation un peu tronquée en raison d’une blessure au genou, mais je l’ai soignée. Tout va bien au niveau des sensations.

D’un point de vue collectif, on réalise un début de championnat en demi-teinte avec des victoires, mais aussi des défaites. C’est mitigé. Il y a eu des bonnes choses et des moins bonnes comme notre match à Saint-Ouen-sur-Seine le week-end passé avec notre revers 2 buts à 0. On repart sur une nouvelle ère, il faut le temps que tout se mette en place.

Avant ton arrivée au club en 2018, tu as passé une dizaine d’années au LOSC…

Effectivement, je suis arrivé au LOSC petit en 2006, après deux années d’initiation à Ronchin. J’ai passé de super moments là-bas, en gravissant les échelons à côté de belles générations. J’ai côtoyé des super coachs, des grands talents comme Martin Terrier et joué même avec mon frère Maxime (2000), qui était souvent surclassé. Ces belles années m’ont permis de faire des rassemblements avec les équipes de France de jeunes. J’en garde un super bon souvenir.

William Pau a souvent été appelé chez les jeunes en équipe de France (Crédit : https://www.facebook.com/william.pau.52?locale=fr_FR)

Comment as-tu vécu ton départ du centre de formation ?

Honnêtement, je ne m’y attendais pas. L’arrivée de Gérard Lopez à l’hiver 2017 a changé l’ADN du club. Ils ont recruté des joueurs ailleurs, un peu partout dans le monde et j’ai été, comme d’autres, victime de la situation. Ça m’a fait bizarre sur le coup : Lille c’était mon club, je connaissais parfaitement les installations et les éducateurs, mais c’est comme ça. 

Tu signes à l’Olympique Marcquois fin juillet 2018. Pourquoi ?

À mon départ de Lille, je me suis accordé du temps. J’avais besoin de réfléchir. J’ai eu des sollicitations mais je n’ai pas donné suite. Puis, l’OMF est arrivé. Il cherchait un défenseur. Mes discussions avec Frédéric Advice-Desruisseaux, alors coach, ont été très positives, comme mes premiers entraînements. Il visait la montée en National 2 et je n’avais pas d’obsession derrière la tête par rapport au fait de retrouver à tout prix un club professionnel. J’ai adhéré à son discours, je n’ai pas hésité et c’est alors tout naturellement que j’ai rejoint l’aventure.

D’un centre de formation professionnel à un club amateur. Qu’est-ce que cela change concrètement ?

Ça n’a rien à voir, surtout au niveau des installations. L’Olympique Marcquois était moins bien structuré à l’époque que par rapport à maintenant. Ça m’a changé, c’est deux mondes différents. Moins d’entraînement qu’auparavant et surtout un travail à côté la journée. Je suis chauffeur-livreur.

Ton club a connu une période estivale mouvementée avec le départ de Frédéric Advice, parti entraîner Paris 13 Atletico. Comment l’as-tu vécu ? As-tu eu des envies d’ailleurs avant ta prolongation ?

Frédéric est le coach qui m’a fait venir, c’était une vraie identité pour le club, un très bon entraîneur. J’ai toujours adhéré à sa vision du foot et à son exigence au quotidien. J’ai pu me mettre en valeur dans sa façon de vouloir jouer, c’était des belles années.

Frédéric Advice-Desruisseaux a quitté l’Olympique Marcquois après onze années passées au club (Crédit : https://www.facebook.com/OlympiqueMarcquoisFootball/)

J’avoue avoir réfléchi mais, j’ai eu de bonnes discussions en parallèle avec Matthieu Catoire et son staff. La colonne vertébrale de l’équipe s’est maintenue avec la prolongation de certains cadres. C’est pour cela que j’ai décidé de rester.

Suivre Frédéric aurait été un changement complet de vie. Je suis très bien à Marcq-en-Barœul. J’aime l’état d’esprit, l’ambition de la direction. C’est une fierté d’être là depuis six ans.


Qu’est-ce qui différencie Frédéric Advice de Mathieu Catoire ?

Leurs idées se rapprochent mais ce n’est pas non plus la même philosophie à 100%. Matthieu a ses principes, il découvre le championnat de National 3 avec ses adjoints. Nous les joueurs, on avait nos habitudes, on essaye de s’adapter tous ensemble à son projet. On apprend encore à se connaître, à créer des automatismes dans ce début de saison, surtout avec les nouveaux qui sont arrivés.

Matthieu Catoire et son staff avant un entraînement (Crédit : https://www.facebook.com/OlympiqueMarcquoisFootball/)

Le coach Catoire aime jouer au ballon et son jeu est, je dirai, plus direct que Frédéric. Les phases de construction sont plus rapides avec plus de projections.

Tu fais partie des tauliers de l’effectif. Quelle est ton ambition à titre personnel ? Revenir au premier plan ? Retrouver un jour ton frère Maxime, est-ce dans un coin de ta tête ?

Il faut voir comment les choses se déroulent. Mon ambition a toujours été d’aller voir plus haut. J’aimerais faire monter le club en National 2. C’est l’objectif que j’ai depuis mon arrivée.

Tous les ans, je me pose et je réfléchis à ce qui est de mieux pour moi. Je fais le point sur ma saison, sur les opportunités que j’ai. Je ne suis pas obsédé par l’idée de retrouver le statut professionnel.

Maxime ? On a joué ensemble au LOSC, c’est mon frère alors forcément, si les planètes s’alignent pour qu’on se retrouve, je ne dis pas non…

Et quelle est celle du club ?

Je pense que le club voit cette saison comme une année de transition que l’on doit réussir. Il y a eu des départs à encaisser et des arrivées. Comme je l’ai dit plus haut, il faut du temps. La poule ne cesse de se relever tous les ans avec des équipes toujours plus fortes. On a vu la qualité individuelle des jeunes du LOSC, on s’est fait piéger à Saint-Ouen avec deux erreurs évitables. C’est un championnat difficile, les matchs vont nous servir.

Quel est ton plus beau souvenir ici ?

(Il réfléchit). Il n’y a pas un souvenir en particulier, c’est plutôt le plaisir pris en match, le niveau que l’on a pu montrer sur certaines oppositions. Depuis que je suis arrivé, on a toujours eu de très bons joueurs, un style de jeu intéressant. On s’est toujours battu pour remporter des points, à faire des gros résultats. C’est ça que je retiens avant tout, notre force collective.

Revenons à l’actualité, vous affrontez une équipe de D1 en Coupe ce dimanche. Gare au relâchement !

La Coupe, c’est un objectif. Elle permet de vivre des belles expériences, de se montrer et de faire gagner de l’argent au club. Tout le monde en bénéficie, pas seulement nous les joueurs.

William Pau et Baptiste Leclerc après un match de Coupe de France en 2019. (Crédit : https://www.facebook.com/OlympiqueMarcquoisFootball/)

Dans cette compétition si particulière, le niveau se resserre avec l’enjeu. Ce n’est pas parce que c’est une D1 que ça va être un match facile, bien au contraire… Notre 3ème tour à La Madeleine nous l’a montré. On se doit d’être sérieux et on va tout faire pour aller le plus loin possible.

Victor Girerd 
Crédit Photo : Olympique Marcquois

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