Samedi dernier, le cycliste de 33 ans a fait ses adieux au peloton lors d’une dernière danse au Tour de Lombardie. Déjà vainqueur en 2018, cette édition 2023 marque la fin d’une ère pour le cyclisme français. Et pour ses derniers coups de pédales, il a pu compter sur le soutien de ses supporters venus en nombre dans son « Virage Pinot », à 5 kilomètres de l’arrivée. Une scène mythique qui témoigne bien des passions que déchaîne le coureur depuis 13 ans. Entre victoires et défaites, espoirs et déceptions, retour sur la carrière d’un athlète simple et humain.
2012 : La révélation Pinot

Suite à la blessure d’Arnold Jeannesson, leader de l’équipe FDJ-BigMat lors du Tour de France 2012, Thibaut Pinot saisis sa chance et participe alors à son premier grand Tour avec l’équipe française. Un baptême réussi puisqu’il remporte la 8ème étape entre Belfort et Porrentruy, à seulement 22 ans ! Plus jeune coureur du Tour cette année-là, il termine 10ème du classement général, une première pour un Français depuis 1947. Cette ascension fulgurante le propulse au rang de plus bel espoir du cyclisme français, qui peine à s’imposer sur le Tour : la dernière victoire française de la Grande Boucle datant de 1985…
2014 : Troisième au Tour de France

L’année 2014 est sans doute celle de la confirmation pour le Clermontois. Après 2013, où le Français se voit contraint d’abandonner au milieu de l’épreuve, Thibaut se relève l’année d’après, et dispute le Tour avec davantage de régularité. Il grimpe sur trois podiums d’étapes et termine troisième du général ! Une très belle place, sûrement permise grâce à une détermination sans faille affichée par le leader de la FDJ : « Le plus important, c’est le podium, ce serait extraordinaire », avait-il déclaré à la presse quelques jours avant la fin du Tour.
2018 : Victoire en Italie

En 2018, il remporte le Tour de Lombardie : une course « Classique » d’un jour, très prestigieuse : elle fait partie des 5 « Monuments ». Il s’impose en solitaire, 32 secondes devant l’italien Vincenzo Nibali. Une très belle victoire qui arrive après deux abandons consécutifs au Tour de France, en 2016 et 2017. « Gagner ici, c’est un aboutissement. S’il y avait une course à gagner pour moi, c’était la Lombardie ».
2019 : Un grand Pinot s’impose au Tourmalet

Le Tour de France 2019 reflète bien la carrière de Pinot, faite d’une succession de hauts et de bas, de joies et de tristesses. Il remporte la 14ème étape en s’imposant au Tourmalet, mythique col des Pyrénées, après une très solide ascension en tête d’un petit groupe de coureurs. Perché à 2100 mètres d’altitude, Thibaut provoque l’euphorie du dirigeant de sa formation, Marc Madiot, dont on se souviendra longtemps des cris de joie à l’arrivée de l’étape : « Allez mon grand, t’es grand aujourd’hui ». Thibaut et son compatriote, Julian Alaphilippe, 2ème de l’étape, seront même félicités par le président Emmanuel Macron venu en personne pour les encourager. Mais malheureusement, le bonheur de la FDJ ne sera que de très courte durée : lors de la 19ème étape, à deux jours de l’arrivée, il est contraint d’abandonner suite à déchirure musculaire. Au micro de l’Équipe, il définira cet épisode comme « la plus grosse claque de sa carrière ».
2023 : La dernière valse

Le 12 janvier 2023, Thibaut Pinot annonce mettre un terme à sa carrière professionnelle. Il dispute alors ses deux derniers grands Tours : le Giro (Tour d’Italie) en mai, où il termine 5ème du général, et bien sûr, le Tour de France, dans lequel il soutient David Gaudu, leader de la FDJ. A domicile, l’originaire des Hauts de Saône dispute une étape de montagne où l’attendent plusieurs centaines de ses « ultras ». L’idole y passe en tête, boostée par la foule, et termine 7ème de l’étape. Des adieux en or, d’abord au Tour de France, puis au cyclisme professionnel lors du Tour de Lombardie. Là-bas, ses supporters ont récidivé à la « Curva Pinot », montrant encore une fois la grande popularité du coureur. Une retraite amplement méritée, dont il profitera chez lui, dans les Vosges, avec sa famille et ses animaux. Un retour à une vie simple, pour celui qui l’a toujours été.
Simon Zobel
Crédit photo: AFP, Parisien






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