Grands espoirs du tennis de table français, les frères Lebrun nourrissent de grandes chances de médailles pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. A 17 et 20 ans, Felix et Alexis, brillent à l’international, en simple comme en double. En octobre dernier, le cadet s’est offert son premier tournoi WTT à Antalya, le propulsant à la neuvième place mondiale. Une performance impressionnante à la vue de son âge. De son côté, l’ainé a créé la sensation en triomphant de l’ancien numéro un mondial Fan Zhendong en avril dernier. Interview de ces deux prodiges.
Félix et Alexis, vous êtes tous deux encore scolarisés, quelque chose de particulier au vu de votre niveau sportif. Comment arrivez vous à conjuguer études et sport?
F : Oui, c’est vrai que c’est particulier. Je suis en terminale au lycée Françoise Combes à Montpellier. Ce n’est pas simple de concilier les deux : il faut travailler dans des moments différents, par exemple dans l’avion ou en compétition. Pour l’instant j’arrive à gérer même si cela devient de plus en plus difficile.
A : Oui, moi je suis encore scolarisé au CREPS de Montpellier pour passer mon diplôme d’entraineur de tennis de table mais c’est très aménagé. Ils sont à fond derrière moi dans mon projet de sportif de haut niveau donc c’est un peu à la carte. Je vais en cours quand j’ai des disponibilités et mon DEJEPS s’étale sur 3 ans au lieu de 2 ans pour avoir un peu plus de temps et pouvoir me consacrer au ping-pong.
Vos parents participent tous deux à votre ascension. Le ping-pong est pour vous une « affaire de famille »?
F : Oui! Mon père faisait partie des meilleurs Français et mon oncle a été 14e joueur mondial. Mon père nous emmenait de temps en temps à la salle de Ping quand il y allait pour travailler, c’est comme ça que j’ai commencé à jouer. Mes deux sœurs aident également le club du Montpellier Tennis de Table ; donc oui, forcément toute ma famille est très liée au ping-pong.
A: Oui, forcément, le ping-pong c’est une affaire de famille. Toute notre famille baigne dedans et maintenant, notre père s’occupe de Montpellier. C’est le centre où on s’entraine. Notre mère a aussi un rôle important dans notre team donc, c’est vrai que nos parents nous aident énormément pour notre progression. C’est vrai que ça a commencé en étant une affaire de famille et ça continue…

(Crédit photo : CROSNIER Julien / KMSP / KMSP via AFP)
Félix, tu as remporté ton premier tournoi international à Antalya il y a quelques semaines. Qu’est ce qui t’a permis d’atteindre un tel niveau et de pouvoir jouer dans la «Cour des grands» à 17 ans?
F : C’est difficile à dire, j’essaye juste de gagner le maximum de matchs, et pour cela je m’entraîne dur au quotidien. Depuis 2 ans, nous avons formé une Team autour de nous avec notamment notre coach Nathanël Molin, notre préparateur physique Jérémy Surault et notre Kiné Julie Molin. Ca a tout de suite bien marché. Je pense donc que cela a joué un rôle important dans ma progression durant ces deux dernières années.
En plus de briller en simple, vous savez gagner en double. En octobre, vous avez gagné le tournoi de Lanzhou en Chine. C’est une épreuve que vous aimez bien? Selon vous, qu’est-ce qui vous a permis de gagner?
F : Oui on adore jouer ensemble en double. On partage de superbes émotions, encore plus quand on gagne ! Gagner en Chine au tennis de table, ce n’est pas rien ! C’était vraiment quelque chose d’incroyable pour nous là-bas! Je pense que ce qui nous permet de bien jouer ensemble, c’est le fait qu’on se connaîsse par cœur, donc on peut aussi se dire les choses telles qu’elles le sont. Cela nous donne un petit avantage à mon avis.
A : Oui, j’aime bien jouer en double, surtout avec Félix. Ce sont des moments assez particuliers qu’on aime beaucoup. On partage pas mal de choses pendant les matchs donc c’est toujours chouette de jouer avec son petit frère et je pense qu’on a vraiment fait une compétition pleine. On a réussi à bien avancer et mettre en place ce qu’on a travaillé depuis deux ans parce que, ça fait un petit moment qu’on bosse ensemble, en double, et donc on a réussi à mettre en place tout ces nouveaux automatismes, récupérer d’anciennes choses aussi et tout s’est bien mis en place sur cette compétition et puis on est toujours restés positifs. Ca, on le fait tout le temps. On passe vraiment des bons moments quand on joue ensemble en double donc ça nous a aussi aidé à être bien dans les moments importants, et à gagner.

(Crédit photo : WTT)
Aux JO, vous allez sûrement devoir vous frotter aux mastodontes chinois. Que diriez-vous de ces concurrents qui vous donnent souvent du fil à retordre?
F : C’est sûr qu’actuellement, ce sont les plus forts ! Mais on commence tous les deux à les jouer régulièrement et à pouvoir nous mesurer à eux. Ils nous ont battus mais on a également réussi à les battre de temps en temps. Il faut continuer à progresser pour espérer pouvoir les battre dans une grande compétition comme aux prochains Jeux Olympiques !
A : Pour l’instant, Ce sont effectivement les Chinois qui dominent. C’est la première nation de loin mais je pense qu’on a une chance de les embêter. On a une belle équipe de France avec Félix, Simon… donc on a vraiment de bonnes chances de les embêter. Même en simple : moi j’ai déjà réussi à battre le numéro un et le numéro quatre chinois donc je sais que je suis capable de les embêter. J’espère qu’aux JO je vais réussir à déjouer un peu les pronostics et à apporter une médaille à la France.
A moins d’un an des Jeux qui sont pour vous un objectif, comment vous sentez vous? Est-ce que vous vous projetez beaucoup, ou alors vous laissez faire le temps et vous vous préparerez en temps voulu.
F : Non, je me projette très peu. Tout le monde nous en parle beaucoup et c’est normal. C’est la plus grande compétition pour un pongiste, mais elle est encore loin. Pour le moment je me concentre sur la prochaine compétition à chaque fois. Je veux gagner le maximum de matchs pour avoir beaucoup de confiance au moment d’arriver aux Jeux Olympiques!
A : Oui, les jeux arrivent très vite. Pour l’instant, je ne me projette pas tant que ça parce qu’il y a d’autres grandes compétitions : il y a la coupe du monde mixte qui arrive en décembre et ensuite il y a les championnats du monde par équipes en février qui vont être très importants aussi en vue de se classer pour les JO. Je suis plutôt concentré pour l’instant sur ces deux grandes compétitions qui arrivent très vite et je pense qu’une fois que les championnats du monde par équipes seront passés, je vais me projeter un peu plus sur les JO et une préparation un peu plus spécifique pour arriver au top sur cette compétition.






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