Les Éléphants sont parvenus hier soir a remporté la troisième CAN de leur histoire face au Nigeria à domicile. Cette victoire des Ivoiriens devant leur peuple tient du miracle après un parcours totalement fou. Direction la Côte d’Ivoire pour revenir sur ce sacre qui a fait basculer tout un pays dans l’irrationnel.
Ne jamais vendre la peau de l’éléphant avant de l’avoir tué. Le 22 janvier dernier aux alentours de 20 heures, la Côte d’Ivoire venait d’encaisser un 4-0 face à la Guinée Equatoriale, quasiment éliminée de la CAN après deux défaites en trois matchs, voyait son sélectionneur Jean-Louis Gasset démissionner quelques heures plus tard… Compliqué. Pourtant, les larmes de joie coulaient bien sur les joues de Jean-Michaël Seri et ses coéquipiers deux semaines plus tard au Stade Alassane Ouattara après le coup de sifflet final. Un instant qui restera gravé dans les mémoires des 27 millions d’Ivoiriens qui ont poussé leurs hommes tout au long de la compétition et prouvé une nouvelle fois au monde entier que le football était bien plus qu’un jeu.

Crédit photo : Issouf Sanogo / AFP
Cependant, à l’image de l’ensemble du tournoi, que ce fut difficile hier soir pour les hommes d’Émerse Faé. Ils étaient au-dessus dans tous les compartiments, notamment dans le cœur du jeu avec un milieu Fofana-Seri-Kessié qui pourraient faire le bonheur des plus grands clubs européens, mais se sont retrouvés menés. Le capitaine nigérian William Troost-Ekong rend l’atmosphère glaciale, malgré les 29 degrés mesurés hier soir à Abidjan grâce à un coup de tête à la 38e minute qui vient tromper le gardien des Eléphants Yahia Fofana. En tribune, Didier Drogba reste incrédule, le regard dans le vide et les Nigérians semblent se rapprocher d’un quatrième titre de champion d’Afrique. Les Super Eagles retournent au vestiaire la tête haute. Mais tout le monde dans le stade connaît la capacité de révolte ivoirienne.
La remontée ivoirienne à l’image de leur tournoi
Franck Kessié est l’un de ces hommes capables de renverser un match et de mener la rébellion. Après avoir été sous le feu des critiques et mis sur le banc en début de compétition, l’ex-milanais avait déjà marqué le but de l’égalisation sur penalty face au Sénégal. Omniprésent dans cette finale, il rate tout d’abord une grosse occasion de la tête alors qu’une remise vers Seko Fofana semble plus judicieuse. Après un corner concédé par Nwabili, le feufolet de Brighton, Simon Adingra, fantastique hier, se charge de déposer le ballon sur la tête de Kessié. La suite : un coup de casque rageur, la Côte d’Ivoire qui revient à hauteur et un antre couvert d’orange proche de l’effusion.
Crédit photo : AFP
Haller héros national
L’histoire est belle, mais devient idyllique à la 81e minute. Moment choisi par Sébastien Haller pour inscrire un but dont il a le secret, un véritable but d’attaquant quasiment impossible à reproduire. Après une énième percée de Simon Adingra auteur de deux passes décisives hier, Haller coupe le centre de son ailier au premier poteau et dévie le ballon de la semelle. Le cuir vient se loger dans la lucarne opposée de Nwabili qui peut uniquement le suivre des yeux. Le stade explose.
Les plus grandes maisons de cinéma pourraient être intéressées par l’histoire renversante de l’avant-centre ivoirien et ce but vaut bien un épisode entier. Haller est revenu il y a tout juste un an d’un cancer ayant ému le monde du football et tenu éloigné des terrains le natif de l’Essonne pendant de longs mois. Après avoir surmonté de telles épreuves, la victoire ne peut qu’être plus belle encore. Haller restera comme le héros de cette CAN et s’inscrit en légende dans le coeur des Ivoiriens.

Crédit photo : AFP / Issouf Sanogo
Sans aucun doute, Haller a remporté le duel d’attaquant de classe mondiale qui l’opposait à Victor Osimhen hier soir. Le buteur masqué napolitain, icône nationale, est rentré au vestiaire en larmes. Il est passé à côté de cette finale qui sera dure à digérer pour lui et ses coéquipiers. Osimhen, meilleur buteur de Serie A l’année passée n’a pas réussi à surnager au sein d’une équipe nigériane souvent privée de la possession. Il leur manquait peut-être une petite touche de folie pour faire la différence.
Après un mois à vivre au rythme des arrivées en musique dans les vestiaires, des danses dans les tribunes et des températures estivales en février, les protagonistes vont maintenant devoir rentrer dans leurs clubs alors que les championnats européens n’ont pas été interrompus durant la compétition. Mais l’heure était surtout à la fête hier à Abidjan où résonnait dès le coup de sifflet final le “coup du marteau ». Cet hymne officiel de la compétition a de quoi devenir l’hymne officiel de la Côte d’Ivoire dès aujourd’hui. Marteau, cette CAN.
Crédit photo : AFP / Franck Fife






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