Au STAB Vélodrome de Roubaix, les Tourquennois sont venus à bout de leur bête noire de cette saison, les Spacer’s de Toulouse, qu’ils n’avaient pas encore battu jusque-là. Une entrée en matière réussie pour ce premier match des quarts de finale des play-offs.

N’est-on pas finalement habitué à ce genre de scénario avec le TLM ? Ce mardi soir, les joueurs de Tourcoing sont passés par toutes les émotions, notamment dans ce 1er set de folie. L’entame de match est plus sur le reculoir, on s’observe, on veut bien faire et ne surtout pas partir à la faute, tant côté Toulousain que Tourquennois. « C’est le 1er match des play-offs, forcément on est tendu, on ne sait pas comment ça se passait, comment on allait être émotionnellement, mentalement parlant », expliquait Thibault Loubeyre, le libéro Tourquennois.

C’est bien cette inconnue des play-offs qui a d’abord mis à mal les Tourquennois qui, de par leur crispation et leur maladresse technique en début de set, se retrouvent menés de 3 points (6-9). Mais les hommes de Dorian Rougeyron s’accrochent, à l’image de cette fin de set tonitruante. Alors que les Toulousains ont deux balles de set, un certain Pablo Koukartsev, meilleur marqueur de ce championnat, atout XXL du TLM, ravive la flamme Tourquennoise en enchainant coup pour coup, un énorme « monster block », suivi d’une « super spike ». Un TLM en apothéose arrache ce premier set (26-24).  

L’Argentin Pablo Koukartsev a été élu MVP de la rencontre, avec 25 points et 48% d’efficacité © Mathieu Feenin

Ryley Barnes, capitaine, revient sur ce 1er set décisif : « Dans le 1er set, nous avions du mal à bien jouer sur certains aspects, mais on s’est battu jusqu’au bout, et c’est le plus important. On avait un bel état d’esprit pour recoller au score, je suis très fier de l’équipe. »

Une fois la machine lancée, plus rien ne semblait arrêter les Verts et Noirs, qui commençaient ce second set sur les chapeaux de roues, en infligeant un violent 7-0 d’entrée de set aux joueurs de la ville rose. S’appuyant sur une belle efficacité en réception (73%) notamment grâce à un Thibault Loubeyre omniprésent, les Nordistes s’adjugent sereinement ce second set (25-22) et semblent maîtriser leur adversaire. Le 3ème set quant à lui ressemble davantage à un trou d’air, une baisse de régime côté Tourquennois, qui s’emmêlent les pinceaux par des fautes inhabituelles (20-25). Pourtant, aucun signe d’inquiétude se lit sur les visages des joueurs du TLM, qui redémarre ce 4ème set avec beaucoup plus de vivacité et d’entrain. Giovanni-Maria Gargiulo, le central Italien s’érige en tant que rempart du block Tourquennois (6 contres) mais aussi en tant que point d’appui expérimenté pour son passeur Matias Giraudo, avec qui la connexion semble bien rodée.

Le TLM continue de mener le débat et déroule dans ce 4ème set, face à des Toulousains en perdition et amorphe physiquement parlant. C’est sur une dernière attaque de Gonzalo Quiroga, que le TLM empoche ce 4ème et dernier set (25-16). Une victoire qui fait donc du bien, notamment pour le libéro Thibault Loubeyre : « C’était la seule équipe qui nous a battu deux fois cette année, ça me tenait à cœur de les prendre aujourd’hui, on avait une revanche à prendre contre eux. » Le capitaine Canadien Ryley Barnes quant à lui se dit fier d’avoir battu une équipe toulousaine solide sur le papier : « On s’attendait à un match difficile contre Toulouse. C’est une équipe solide, surtout défensivement, ils ne lâchent aucun point. Dans les 2 premiers matchs face à Toulouse (saison régulière), on savait qu’on avait pu mieux jouer, en face, ils avaient été très bons, mais nous n’étions pas nous à 100% de notre forme. Il fallait juste faire quelques ajustements, et aujourd’hui, cela a bien fonctionné. »

Gonzalo Quiroga ici au service © Mathieu Feenin

Dorian Rougeyron, à la fin du match, s’est dit satisfait de la capacité qu’ont eu ses joueurs à souffrir longtemps, « il faut savoir accepter, être patient, être résilient et rester endurant en termes de concentration et d’engagement tout au long d’un point », affirmait l’ex-entraîneur parisien. « On n’avait justement pas réussi à faire cela au dernier match parce qu’ils nous poussaient à la faute, on voulait surjouer pour finir le point, on a fini par faire des fautes directes, ce qui nous a tués. Aujourd’hui, on a été beaucoup plus fort là-dessus, on a accepté qu’ils nous défendent, parce que c’est leur qualité, c’est leur ADN, et il faut être prêt à ça : être endurant, et c’est ce qui m’a le plus plu, au-delà de l’aspect technico-tactique et physique, c’est notre stabilité et notre endurance émotionnelle »

Toutefois, pas question d’envisager d’ores et déjà une qualification en demi-finale : « On est loin d’être soulagé, c’est très long un quart de finale de play-off, c’est au meilleur des cinq matchs. Ils (Toulouse) vont proposer d’autres choses parce qu’ils vont s’adapter aux choses qu’on a mises en place, ça va être un jeu d’adaptation entre les deux équipes. Il y a trois matchs à gagner, on en a gagné un pour l’instant, c’est comme si on avait gagné un set justement. »

La résilience sera donc la clé de la réussite pour Dorian Rougeyron et ses hommes. Rendez-vous mercredi prochain à Harnes, pour le second match de ces quarts de finale.

© Mathieu Feenin

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