Après une nouvelle défaite face à Pau (4-1), Valenciennes est mathématiquement relégué en National. Si la sentence était déjà actée depuis bien longtemps dans la tête des supporters, la soirée fut une nouvelle fois affligeante pour les Nordistes.
“Un non-match”. Ahmed Kantari a bien résumé la prestation de son équipe face à Pau en conférence de presse. Perdue avec et sans le ballon, Valenciennes n’a jamais semblé en mesure de tenir tête aux Palois qui jouent une place en phase finale de Ligue 2. Pau a ouvert le score dès la septième minute. Moussa Sylla adresse un centre parfait en direction du point de penalty. Boutaib le reprend parfaitement pour ajuster Louchet, abandonné par ses défenseurs.

Crédit Photo : VAFC
Si Valenciennes parvient à mettre ensuite le pied sur le ballon, les occasions se font rares et les coups de pied arrêtés sont mal négociés. La paire Boutaib-Sylla fait peser une menace constante à chaque récupération. Grâce à un corner délicieusement frappé par le capitaine Henri Saivet sur la tête de Ruiz, Pau double la mise juste avant de rentrer aux vestiaires.
On aurait pu attendre une réaction en deuxième mi-temps de la part des Nordistes, mais comme trop souvent cette saison, ils ont perdu, petit à petit, le fil de la rencontre. La vision du jeu et la qualité technique d’Henri Saivet ont fait très mal à Valenciennes en deuxième période. L’impuissance du VAFC était criante. Makabi Lilepo a pourtant tenté sur son côté droit d’entraîner une réaction d’orgueil chez ses coéquipiers en mettant plus de rythme. Il n’en fut rien. A la 64e minute, Boutaib dévie un ballon de la tête pour Sylla qui marque le but du 3-0. Le jeune rentrant Manga Foe Ondoa (18ans), dont la fraîcheur a fait beaucoup de bien, réduira le score à la 80e minute, avant que Pau finisse d’achever les Nordistes dans la foulée (Begraoui, 82e).

Crédit Photo : VOIX DU NORD/Sami Belloumi Belloumi
“Ce qu’on a semé on le récolte maintenant”
La désastreuse prestation Valenciennoise est apparue comme une étape de plus sur le chemin de croix vers le National, alors que le Hainaut a demandé en cœur la démission de l’entraîneur Ahmed Kantari. “J’assume ma part de responsabilité” dira-t-il en conférence de presse avant de qualifier sa défense de “calamiteuse”. C’est pourtant son attaque qu’il décide de changer entièrement à la 25e minute. Un triple changement aussi précoe que rarissime à ce niveau. La gestion des sortants Doucouré, Flammarion et Knockaert, est à questionner, alors que les deux derniers sont rentrés directement aux vestiaires.
Le coach a annoncé vouloir se consacrer dès maintenant à la saison prochaine. “Ce qui courent, ceux qui ont envie, joueuront.” Les jeunes pourraient avoir plus de temps de jeu alors que les derniers matchs ne présentent pas de véritable enjeu. Le VAFC, porté auparavant par son aventure en coupe de France est donc maintenant entièrement consacré à faire son deuil de la Ligue 2. Tous semble touchés par la situation dans laquelle le club est plongé. Joachim Kayi Sanda, grand espoir du club et capitaine de la sélection U17 au mondial résume cela avec du recul : “C’est une situation difficile pour nous, les jeunes, les plus anciens qui ont vécu plusieurs fois le maintien ici, mais on va rester sérieux et travailleurs”.

Crédit Photo : Léo Billard/Les Olympistes
Les supporters les plus fidèles, qui n’ont pas connu le troisième échelon depuis près de vingt ans, sont désabusés. « Ce qu’on a semé on le récolte maintenant. Des recrutements catastrophiques, des entraîneurs calamiteux qui n’ont jamais été entraîneur principal et une gestion de l’effectif désastreuse avec un collectif qui n’a jamais pris« . La pilule est bien difficile à accepter. La défaite n’a pas empêché les quelques 6242 supporters présents au Hainaut de rendre un bel hommage à Jean-Yves, supporter historique du club, décédé il y a quelques jours. Les ultras valenciennois ont aussi tenu à rendre un nouvel hommage à l’un des leurs, Maxime, décédé il y a 18 ans. A la dix-huitième minute, les supporters ont déployé un tifo en sa mémoire. Même si le club va mal, ces derniers ne lâcheront pas.
Néanmoins, une réaction à tous les étages est espérée. Ils attendent une reconstruction profonde du club de la part de Sport Republic, le nouvel actionnaire, également propriétaire du club de Southampton. Avec de nombreux joueurs en fin de contrat, un coach en position très inconfortable mais un centre de formation toujours autant reconnu, notamment avec une équipe de U17 nationaux première de sa poule, les décisions prises dans les prochaines semaines s’annoncent cruciales pour l’avenir de l’institution.
Crédit Photo : Léo Billard
Léo Billard, Envoyé spécial à Valenciennes






Laisser un commentaire