Simple match du dimanche après-midi ? Strasbourg – Lens, à 15h aujourd’hui, représente bien plus que cela. L’équipe nordiste à l’occasion de récupérer le Bâton de Bourbotte à son adversaire alsacien. Peu connu, le Bâton de Bourbotte est un trophée honorifique, aux racines lilloises.

© – baton-bourbotte.com

Pour faire simple, c’est le même principe que les ceintures dans la boxe. Pour obtenir le bâton, il faut gagner face au détenteur. Néanmoins, le titre est virtuel, à l’instar du champion d’automne – l’équipe première au classement à la mi-saison.

Les origines

Pour comprendre d’où vient le Bâton de Bourbotte, il faut faire un retour dans le passé de quasiment un siècle, avec la première Coupe du Monde, en 1930. L’Uruguay et son capitaine, José Nasazzi, la remportent. Friands des matchs à enjeu, comme ceux du mondial, les joueurs de la Celeste ne veulent pas attendre quatre longues années pour pouvoir montrer leur suprématie.

Alors, ils créent le Bâton de Nasazzi. Le terme de Bâton provient de l’épreuve du relais, dans lequel le témoin passe de « main en main ». L’équipe qui battra les Uruguayens aura l’honneur d’être désignée meilleure nation du moment en remportant le Bâton de Nasazzi. Chose faite un an plus tard, par le Brésil. Ce Bâton existe toujours bel et bien, et c’est aujourd’hui, la Côte d’Ivoire qui en est détentrice.

Revenons à notre bâton

Ainsi, en 2009, le site web « Poteau Rentrant » a l’idée de reprendre ce système de relais en l’appliquant au championnat français. Ils se lancent donc dans les archives des résultats annuels de l’élite du football tricolore. 

Le LOSC est désigné comme premier détenteur du Bâton, car le club a remporté la première édition du championnat d’après-guerre (1945-1946). François Bourbotte, qui était capitaine de l’équipe lilloise, est choisi pour donner son nom au Bâton.

Ensuite, les responsables du site ont répertorié tous les changements de main jusqu’à aujourd’hui. À savoir que depuis 2016 ce n’est plus « Poteau Rentrant » qui traite du Bâton de Bourbotte, mais un site spécialisé éponyme.

François Bourbotte en 1938
© – Wikipédia

Quelques chiffres

Le bâton a changé de main au total 953 fois. Le week-end dernier, c’est Strasbourg qui l’a récupéré grâce à sa victoire contre Marseille.

Il y a eu au total 53 équipes différentes à avoir déjà obtenu le Graal, le dernier en date, Amiens en 2019. Parmi ces 53 clubs, certains sont tombés dans les méandres du football français. Peut-être même que vous n’en avez jamais entendu parler, c’est le cas du FC Nancy (en 1953 et qui n’existe plus aujourd’hui), du Pays d’Aix (en 1967), ou encore d’Angoulême Charente FC (en 1972)… 

Le PSG est le club qui a gardé le bâton le plus longtemps, avec une série s’élevant à 26 matchs sans le perdre. C’est le club francilien qui a également le record de possession du bâton au cumulé, 224. Le FC Nantes est deuxième (201). L’OM troisième (187).

Attention : le bâton ne descend pas en Ligue 2, par peur qu’il ne remonte jamais… Si à la fin de la saison le club qui le détient est relégué, alors, il revient à l’équipe qui l’a perdu. Cela est arrivé 7 fois.

Un titre à officialiser ?

Il ne serait pas anodin de voir le Bâton de Bourbotte être officialisé par la Ligue 1. Cela donnerait forcément un certain enjeu supplémentaire sur certains matchs d’apparence ennuyeux.

On pourrait imaginer une matérialisation du Bâton. Pourquoi pas également des cérémonies d’après-match, lors desquelles les capitaines des deux équipes feraient un passage de main en main. Une autre idée serait de créer un badge du Bâton de Bourbotte sur les maillots de l’équipe détentrice. Finalement, un peu comme le badge Top Scoreur, créé l’an passé. Celui-ci récompense le meilleur buteur du championnat journée après journée.

Luis Henrique avec le badge Top Scoreur (sous le col)
© – OM

Raphaël Bonnamy

© baton-bourbotte.com

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