Rachid Meziane, coach de l’ESBVA, fait le point sur le début de saison en conférence de presse. Après la large, mais encourageante, défaite face au Fenerbahçe en Euroleague, il témoigne. Même face à l’avalanche de blessures et aux résultats décevants, le technicien français se montre optimiste. Il revient pour Les Olympistes et We_Basket_TV sur la préparation et le début de saison avec Villeneuve.
WBTV : Comment tu te sens à la sortie de ce match contre le Fenerbahçe ?
Mieux qu’à la sortie du match contre l’Asvel, parce qu’il y a beaucoup plus de motifs de satisfaction. Même si l’écart est plus important, je trouve qu’on a franchi un cap dans la combativité, dans la solidarité, ce qui nous a fait énormément défaut depuis le début de l’année. C’est toujours difficile à dire, mais j’ai pris plus de plaisir aujourd’hui qu’à Landerneau où on perd de 15 points, ou à domicile contre l’ASVEL où on perd de douze.
LO : Quels sont les enseignements que vous pouvez tirer du match ?
J’ai envie de positiver et de construire sur ce socle là. Pour moi, l’agressivité, la combativité, l’intensité, ce sont des choses indispensables. J’ai aimé voir cette équipe là, même si tout n’a pas été parfait. Sur les quelques ballons disponibles on a réussi à se battre, on a réussi à mettre les genoux au sol, on a réussi à plonger, on a été plus conquérants qu’elles sur les rebonds offensifs. Après il y a du déchet, et le Fenerbahce a su nous sanctionner avec tous les ballons perdus bêtement, facilement exploitable pour elles. Mon travail c’est aussi de voir demain, après demain, d’essayer d’avoir une vision sur ce qu’on peut devenir et c’est à travers cet état d’esprit là que l’horizon peut être un peu plus clair. On a besoin de temps, on a besoin d’être patient avec nous-mêmes pour pouvoir construire cette équipe-là et trouver un esprit cohésif comme on a pu le trouver par le passé.
Néanmoins on est toujours dans la difficulté sur le plan numérique parce qu’on voit bien sur un match comme ça, on paye très cher les temps faibles, puisqu’on ne peut pas avoir de rotation. Les alternatives aujourd’hui se situent dans le recrutement. Donc recruter pour pouvoir étoffer notre effectif et pouvoir jouer un peu plus les yeux dans les yeux contre ce type d’équipe là. Mais avant de parler que de l’EuroLeague, j’ai envie de parler aussi aujourd’hui de l’intensité qu’on doit développer au niveau du championnat de France.
WBTV : Concernant le recrutement, quels sont les priorités ?
On a besoin de se renforcer dans notre secteur intérieur avec plutôt une poste 4* qui nous permettrait d’étirer notre jeu, d’avoir un peu plus d’espace aussi. On ne veut pas juste empiler des centimètres, il nous faut quelqu’un qui apporte de la mobilité et peut-être un tir extérieur. Ça va être une façon pour nous de pouvoir jouer avec plus d’intensité, avoir plus de rotation et puis amener aussi un aspect concurrentiel qu’on n’a pas aujourd’hui. J’ai des filles qui ont la garantie de jouer et je pense que la concurrence va nous permettre de nous tirer vers le haut.
* L’ESBVA a signé ce vendredi, Haley Peters, poste 4, déjà passée par le Nord en 2020-2021. Elle rejoindra l’équipe la semaine prochaine et, sous réserve de qualification, pourra jouer au Palacium contre Charleville le 19 novembre à 19h00.
LO : Vous aviez quatre joueuses majeures absentes, est-ce que vous avez une projection pour les retours de blessures ?
Caroline Hériaud devrait reprendre la compétition après la trêve internationale donc à partir de mi-novembre. Maïa Hirsch sera absente pendant à peu près 5 à 6 semaines, ce qui va l’emmener à mi-décembre. C’est une entorse de la cheville de grade 3, qui n’est pas bénigne, et qui demande du temps d’immobilisation, et puis après de récupération, de réathletisation. Pour Hélèna Ciak, c’est une situation sur laquelle on doit se pencher pour voir comment gérer sa blessure.
Shavonte Zellous, il n’y avait pas grand chose de grave. Mais comme notre priorité c’est quand même d’ouvrir le compteur en championnat, on ne voulait pas prendre de risques mercredi soir même si elle nous aurait fait du bien avec une rotation supplémentaire.
WBTV : À quoi devons-nous nous attendre pour l’ESBVA cette année ?
Au complet, avec une préparation sérieuse, consistante, je pense qu’on est une équipe, même si c’est une année de transition, qui peut être compétitive sur le haut tableau de la ligue féminine. Mais à un moment ou à un autre, les points qu’on laisse sur la route vont être difficiles à rattraper. Néanmoins, on veut garder l’ambition qu’on a, de faire partie des top 4 équipes de la ligue, et avoir la meilleure position sur la phase de play-offs. Aujourd’hui, on est déjà à deux défaites et je le rappelle souvent, la saison dernière, c’est trois défaites en saison régulière et playoffs confondus.
Maintenant, on a démarré notre campagne européenne, c’est-à-dire qu’à partir d’aujourd’hui, c’est 1 matchs tous les 3 jours. Le temps qu’on n’a pas pu avoir pendant notre préparation en termes d’entraînement, c’est du temps qu’on ne va pas avoir non plus maintenant que la compétition démarre. L’Euroleague va nous servir de support pour grandir, pour essayer de rattraper le temps perdu. Je ne suis pas magicien non plus, il va falloir que tout le monde décuple d’efforts, moi le premier mais les joueuses aussi, pour essayer de rattraper ce retard-là.
On veut bien entendu se requalifier pour une compétition internationale l’année prochaine. Je n’ai pas envie de tenir le discours de « maintenant l’objectif c’est de se qualifier en playoffs et puis on verra ce qui se passera ». Je veux garder cette ambition là et je refuse de juste faire le dos rond et attendre que l’orage y passe. Je veux être compétitif de plus en plus, jour après jour.
« Je refuse de juste faire le dos rond et attendre que l’orage y passe »
Rachid Meziane
LO : Désormais, la clé c’est de prendre match par match, entraînement par entraînement ?
Ça a toujours été mon mode de fonctionnement : chercher chaque jour à être une meilleure version de soi-même. C’est ce qu’on essaye de faire. On essaie de grandir, de monter en compétence jour après jour, prendre les matchs les uns après les autres. Un résultat, une victoire, une défaite, peut t’emmener dans une dynamique ou dans une autre. C’est pour ça que le match d’Angers est ma priorité. Et après, on verra les résultats qu’on a en Euroleague, savoir ce que l’on a envie de faire.






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