Face à Gaëtane Thiney et ses coéquipières du Paris FC, Roubaix Wervicq s’est incliné à domicile avec ses armes. Les hôtes sauvent les meubles, 0-5.

« Nous ne sommes pas arrivées avec la certitude que c’était gagné. » Les mots de Gaëtane Thiney veulent tout dire. La milieu de terrain aux plus de 150 sélections en Équipe de France et ses coéquipières n’étaient pas venues à Roubaix la victoire acquise. « Nous respectons chaque adversaire », abonde la coach du Paris FC, Sandrine Soubeyrand. Tellement que la tacticienne avait choisi d’aligner son équipe type ou presque, avec six internationales tricolores : Clara Matéo, Margaux Le Mouel, Lou Bogaert, Inès Marques, Kessia Bussy et donc Gaëtane Thiney.

Alicia Planquart au duel face à Daphné Corboz.
© – Léni Audin

Des conditions météorologiques difficiles

Car oui, prendre cinq buts à domicile face à l’actuelle troisième d’Arkema Première Ligue n’est pas une honte. Et encore moins quand on sait que les Nordistes n’avaient pas foulé la pelouse depuis près d’une semaine en raison des chutes de neige. « Elles se sont entraînées en salle », confie Samuel Delcroix, l’entraineur de Racing Club Roubaix Wervicq Féminin. S’il n’y avait « aucune lueur d’espoir de victoire » selon lui, les Nordistes ont « engrangé de l’expérience et de la confiance ».

Actuelle deuxième de D3 féminine, Roubaix affrontait le Paris FC en 16ème de Coupe de France.
© – Léni Audin

Cette différence de niveau entre les deux formations s’est aussi matérialisée en tribunes. Trois membres du staff du club de la capitale analysaient en direct les performances de leurs joueuses. L’un d’entre eux s’occupait de « découper le match en direct », explique la manageuse Sandrine Soubeyrand. « Il nous sort des statistiques à la mi-temps. Combien de frappes dans la surface ? À l’extérieur de la surface ? » L’objectif : « allier le visuel au factuel ».

« Un groupe jeune qui prétend jouer à haut niveau »

Placée sous le signe de la solidarité, cette rencontre a vu les joueuses des U11 et U13 de la section cécifoot du club roubaisien accompagner leurs idoles. Un élément qui n’est pas paru anodin pour Gaëtane Thiney. « Je lui ai demandé son prénom », sourit-elle. « Elle voulait savoir si j’étais de Roubaix ou de Paris FC. »

Des joueuses de la section cécifoot ont accompagné leurs idoles.
© – Léni Audin

Sur le terrain, si la rencontre a rapidement tourné en faveur des Parisiennes à la suite d’un pénalty transformé par la capitaine Gaëtane Thiney (0-1, 10′), les locales n’ont pas démérité, bien au contraire. Poussées par les plus de 300 supporters, les protégées de Samuel Delcroix ont réduit les velléités de la formation rachetée par la famille Arnault et Red Bull. L’attaquante Chanel Tchaptchet et ses partenaires retournaient au vestiaire avec (seulement) trois buts de retard.

Gaëtane Thiney en passe de transformer le penalty.
© – Léni Audin

Elles font encore mieux en seconde période et ne succombent qu’en toute fin de rencontre, à cause des réalisations signées Mathilde Bourdieu (0-4, 84′) et Fiona Liaigre (0-5, 86′). « Nous avons manqué d’efficacité dans le dernier geste », reconnaît la quatrième buteuse.  » Le RCRWR n’a pas à rougir de sa performance malgré la manita infligée. Le Havre, équipe d’Arkema Première League, avait subi une lourde défaite le 29 septembre dernier (0-8) face à cette même équipe.

Les protégées de Samuel Delcroix ont affiché un état d’esprit irréprochable.
© – Léni Audin

« C’est un groupe jeune qui prétend à jouer au haut niveau » commente Samuel Delcroix. « Nous avons montré de belles valeurs. » Atteindre ce niveau de compétition est déjà une performance remarquable. Elles avaient réussi l’exploit de s’imposer face à leurs rivales lensoises (2-1), actuellement première de D2, dans une rencontre marquée par pléthores d’altercations et d’exclusions (quatre cartons rouges).

« J’aime bien chambrer » : Anaïs Elie, la gardienne (presque) infranchissable au fort caractère

Décisive depuis le début de saison (Roubaix n’a encaissé que 4 buts en championnat pour 9 rencontres), Anaïs Elie a de nouveau montré toutes ses qualités. Sans elle, l’addition aurait pu être bien plus salée. Dire que l’ancienne joueuse de l’OM a réalisé un bon match est un euphémisme. Imposante dans les airs, déterminante sur sa ligne, la vingtenaire a étalé sa panoplie. « J’ai donné corps et âme pour mon club », explique-t-elle.

Anaïs Elie s’impose face à l’internationale française Clara Matéo.
© Léni Audin

« Nous ne prenons que 5 buts face au Paris FC. C’est un miracle », prolonge-t-elle. « C’est de bon augure pour la suite. » Elle l’assume : son fort caractère est l’un de ses traits de personnalité. « J’aime bien chambrer ». Son tempérament et son talent, Roubaix Wervicq en aura grandement besoin, et ce, dès le 2 février face à La Roche sur Yon.

Renaud Chevalier

Crédit photos : Léni Audin

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