La 122ème édition de Paris-Roubaix s’annonçait explosive, et elle l’a été ! Une semaine après le Tour des Flandres et le combat entre Tadej Pogacar et Matthieu Van der Poel, on reprend les mêmes et on recommence ! Dans un mano à mano entre le champion du monde slovène et son prédécesseur hollandais, la course aux monuments a penché pour le coureur d’Alpecin-Deceuninck. Que ce soit dans les petites rues des bourgades nordistes, dans les secteurs pavés ou dans le vélodrome à l’arrivée, le public a lui aussi répondu présent. En enflammant le bord des routes, les amateurs et spécialistes ont embelli cette grande fête cycliste.
Une course riche en rebondissements
Après trois semaines de soleil dans les Hauts-de-France, il ne pouvait pleuvoir que la veille de l’Enfer du Nord.
La course s’élançait de Compiègne, au nord de Paris. Un marathon de près de 259 km pour rallier le Nord et le Vélodrome de Roubaix. Dès les premiers instants, les attaques sont nombreuses, notamment celles de l’infatigable Abrahamsen. Il a fallu une trentaine de kilomètres pour qu’une échappée de huit coureurs se forme.
Le tournant a lieu dès le premier secteur pavé de Troisvilles à Inchy, long de 2,2 km, où Wout Van Aert, favori, chute et ne s’en remettra réellement jamais. Les pavés humides et glissants provoquent de nombreuses chutes et des soucis mécaniques, réduisant à néant les chances des outsiders. Passés entre les problèmes, les principaux leaders restants restent au chaud dans le peloton et attendent les secteurs pavés 5 étoiles (les plus difficiles) pour faire la différence. Dès l’entrée dans la Trouée d’Arenberg, Pogacar et Van Der Poel (VDP) accélèrent, accompagnés du Danois Mads Pedersen. A lieu alors un premier écrémage à plus de 80 km de l’arrivée. À force de persévérance, un quatuor se forme (Pogacar, Van Der Poel, Philipsen et Pedersen). Mais l’Enfer du Nord va frapper à nouveau la course lorsque Mads Pedersen voit sa roue avant se dérober, et ses chances de victoire s’envoler… Le trio de tête, lancé à plus de 50 km/h de moyenne, prend de l’avance : ils ne seront plus revus. Philipsen craque le premier à cause du rythme effréné. Mais à 38 km de l’arrivée, Pogacar se loupe et doit s’arrêter près de 30 secondes sur le bord de la route. Un duel à distance s’installe avec VDP chassé par le Slovène. Revenu à près de 15 sec, le vainqueur sortant du Tour de France est obligé de s’arrêter à nouveau à cause un souci mécanique, mettant fin à ses espoirs. Malgré une frayeur dans les 20 derniers kilomètres, Van Der Poel se dirige tout droit vers le graal. Dans un vélodrome en fusion qui accueille l’enfant prodige, il remporte son 3ème Paris-Roubaix d’affilée.
Le Roi de Roubaix égale aujourd’hui le record de victoires consécutives détenu par le Français Octave Lapize (1909, 1910 et 1911) et l’Italien Francesco Moser (1978, 1979, 1980). Il est désormais à une victoire de Tom Boonen et de Roger De Vlaeminck. Van der Poel a dominé le peloton avec une vitesse moyenne de 46,9 km/h, pour s’adjuger la victoire.

© – antoninl_pics
Van Der Poel recolle au classement des Monuments
Dans la lutte au nombre de victoires de Monuments (plus grandes courses d’un jour), Pogacar avait pris l’avantage lors du Tour des Flandres la semaine dernière en remportant son huitième monument. Mathieu Van der Poel se devait de recoller, et c’est chose faite ! Il remporte donc son troisième Paris-Roubaix d’affilée, et affirme son statut de spécialiste des courses d’un jour. C’est de bon augure pour la suite, quand on sait que Van Aert, principal adversaire de VDP, est passé à côté de ces classiques flandriennes, laissant son ennemi juré triompher. Nous sommes peut-être à l’aube d’un nouveau duel historique entre le Slovène et le Hollandais…

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Les Classiques Flandriennes, entre surprises et déceptions !
Le calendrier des classiques flandriennes se termine, laissant place à celui des Ardennaises. Il est donc l’heure de faire le bilan. Tout d’abord, la déception pour la Team Visma Lease a Bike, qui ne repart qu’avec le Grand Prix de Denain grâce au jeune Matthew Brennan… Du côté d’Alpecin Deceuninck, début d’hiver compliqué (seulement deux victoires sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne et sur l’E3), mais le Tour des Flandres et surtout la victoire sur Paris-Roubaix de Van Der Poel leur permet d’obtenir un bilan plus que réussi. Enfin, le Team UAE Emirates, qui s’est tourné activement vers les classiques pavées cet hiver, a réussi son pari avec une victoire sur la Classic Bruges-La Panne pour Sebastian Molano, le succès de « Pogi» sur le Tour des Flandres et sa deuxième place sur la boîte à Roubaix. À noter le zéro pointé de nos Français, qui repartent bredouilles malgré de grosses attentes. On se tourne vers les Ardennaises, des courses vallonnées adaptées aux puncheurs.






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