Alors que le pays est actuellement plongé dans les heures les plus sombres de son histoire, une petite lumière éclaire cette noirceur. Cette lumière, c’est le football. En effet, la Palestine affronte ce soir Oman, et en cas de victoire, les joueurs se rapprocheraient d’une qualification historique à la Coupe du Monde 2026.

Une équipe brillante malgré l’horreur 

Depuis le 7 octobre 2023 et l’attaque du Hamas sur Israël, Tsahal¹ multiplie les offensives sur les territoires palestiniens, tuant notamment de très nombreux civils, dont des enfants. De plus, l’aide humanitaire est, depuis plusieurs mois, totalement bloquée par Israël, créant plus que jamais un risque de famine dans la bande de Gaza. Cependant, le football ne perd pas ses droits sur le territoire, et la sélection palestinienne brille ! En novembre, elle a par exemple tenu en échec la Corée du Sud de Heung Min Son, Kim Min Jae ou encore Kang In Lee, stars du football européen. Depuis, les Lions de Canaan² ont battu successivement l’Irak (2-1) et le Koweït (2-0), s’offrant ainsi la possibilité de rêver plus grand. 

Une qualification possible 

Ce rêve de qualification n’est pas qu’illusoire, il y a une réelle possibilité de voir la Palestine en Amérique du Nord l’été prochain. D’abord, parce que, contrairement à l’ONU, la FIFA reconnaît cette équipe palestinienne. Elle fait ainsi parti du classement FIFA, où elle pointe à la 101e place. Mais surtout, le nouveau format de la Coupe du Monde permet aux Palestiniens de rêver de mondial. En effet, en 2026 la compétition comptera pour la première fois de l’histoire 48 nations participantes, contre 32 auparavant. Avec ce nouveau système, la zone Asie peut envoyer 8 ou 9 équipes (selon le résultat des barrages) à la Coupe du Monde. 

Actuellement cinquième de leur groupe, en cas de victoire ce soir face à Oman, la Palestine disputerait le quatrième tour des qualifications. Celui-ci leur permettrait de disputer deux matchs supplémentaires qui leur offriraient, en cas de bon résultats, un ticket pour le Mondial 2026. 

Le football vecteur d’espoir et d’émotion

Lorsque la guerre fait rage, on pourrait penser que le sport n’est que futilité, qu’il est négligeable et surtout négligé… mais il n’en est rien. Le football rassemble et unit les populations. Comme lorsque le 25 décembre 1914, au beau milieu des tranchées, un match de foot démarra entre Anglais et Allemands sur un terrain boueux. Ce moment permis de mettre en pause aux atrocités, pour laisser place à la magie du sport.

Il en est de même en Palestine. Plutôt que de se retirer de toutes compétitions, les joueurs, staffs et supporters palestiniens se rassemblent quand ils le peuvent, et transmettent des émotions. Cette génération vit l’une des pires périodes de l’histoire du pays, mais écrit une des plus belle page de l’histoire de leur sélection.

1. Nom de l’armée israélienne. ↩︎
2. Surnom de la sélection palestinienne, en référence à la région du Canaan, région du Proche-Orient. ↩︎

Pablo DOMENE

© – AP/Aijaz Rahi