Un budget en recul, une demi-finale de Betclic Élite et une 15e place en Euroleague : la saison de l’ASVEL se résume à un bilan contrasté. Si les résultats sportifs restent corrects, il manque toujours l’étincelle pour devenir un solide prétendant au titre. Pourtant, le club de Tony Parker demeure, et restera, malgré tout, une figure centrale du basket français et un pilier historique de l’EuroLeague.
Mais l’exigence du très haut niveau européen ne laisse plus de place à l’à-peu-près : pour rivaliser avec les mastodontes du continent, Villeurbanne doit, dès cet été, faire preuve d’encore plus de cohérence malgré une gestion financière plus rigoureuse que jamais.
Alors que certaines stars quittent le navire et que d’autres espèrent s’y relancer, on a imaginé un recrutement équilibré, tourné vers la progression des jeunes, sans renier l’ambition sportive. Voici notre projection fictive mais idéale pour l’ASVEL version 2025-2026, poste par poste.
Poste de Meneur : Hayes et Pluvy pour préparer l’après De Colo
Après une saison XXL, Théo Maledon devrait poser ses valises au Real de Madrid. Revenu en France se relancer, le meneur tricolore a affolé les compteurs cette saison, faisant de lui l’un des meilleurs guards de l’Euroleague (17 points – 3,5 rebonds – 4,6 passes). De plus, Le départ du gestionnaire Paris Lee, alternant bon et moins bon, offrirait à l’ASVEL une possibilité d’amorcer un nouveau cycle.
Le premier nom à conserver à ce poste n’a rien d’inconnu : Nando De Colo, monument du basket français, est toujours sous contrat avec le club rhodanien. À 37 ans, il n’a plus à prouver son niveau, mais s’apprête surtout à jouer un rôle de mentor, sur et en dehors du terrain.

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Killian Hayes semble être une bonne pioche pour prendre le relais. L’ancien meneur des Pistons (7e choix de la Draft NBA de 2020) pourrait revenir en France avec l’envie de se reconstruire. Encore jeune (24 ans), il a tout pour devenir la tête de gondole du projet villeurbannais – comme un certain Théo Maledon cette saison – à condition de retrouver constance et confiance.
En troisième option, l’ASVEL doit miser sur Robin Pluvy, jeune meneur du Cholet Basket, dont le potentiel ne fait plus aucun doute. Sa vision de jeu, son hook impressionnant et sa malice font de lui l’un des plus talentueux de la génération 2006. En somme, voici un trio inédit et homogène, à l’image du virage stratégique du club.
Poste d’Arrière : Castaneda pour grandir autour d’Harrison et du joyau Atamna
La ligne arrière, aussi, devrait changer selon nous de visage. Edwin Jackson, dont le contrat ne devrait pas être renouvelé, s’en irait. Mais Villeurbanne pourrait être amené à conserver un pilier, en la personne de Shaquille Harrison. Après une saison d’adaptation, l’arrière américain devrait assumer un plus gros volume offensif, avec sa panoplie de tir et son sens du clutch.

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À ses côtés, le Bosnien Xavier Castaneda pourrait être le remplaçant idéal de Théo Maledon en termes de scoring. En provenance de la JL Bourg, il apporterait fraîcheur, agressivité et volume offensif. Auteur d’une énorme saison régulière avec Bourg-en-Bresse (17,1 points – 2,2 rebonds – 3,5 passes), Xavier Castaneda s’est affirmé au fil des mois comme un pilier du championnat. À 25 ans, il a tout pour devenir une pièce maîtresse du jeu rhodanien.
Mais l’avenir s’écrit peut-être ailleurs. L’ASVEL semble prête à confier les clés à Adam Atamna, véritable bijou issu de la Tony Parker Adéquat Academy. Pressenti pour exploser cette saison, il incarne parfaitement le modèle voulu par le président TP : faire confiance à la formation sans brûler les étapes. Cette saison, Atamna c’est 32,8 points de moyenne en Next Gen et meilleur joueur de Nationale 1 avec LyonSo… alors l’avenir s’annonce radieux pour le plus talentueux de la génération 2007, selon @goatoguy.
Poste d’Ailier : Le choix de la continuité

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Le seul départ notoire ici est celui de Yohann Cissoko qui s’envole vers d’autres ambitions, de l’autre coté de l’Atlantique en NCAA, après une saison pleine de promesses. Pour autant, la stabilité reste le mot d’ordre à ce poste, avec la reconduction de la triplette André Roberson – David Lighty – Melvin Ajinça.
Arrivé en première partie de saison après une pige médicale réussie au Cholet Basket, André Roberson a confirmé son statut d’ancien joueur NBA, faisant de lui l’une des têtes d’affiches du projet rhodanien. L’ancien role-player du Thunder d’Oklahoma a démontré, cette saison, son leadership et sa défense d’élite, faisant de lui le choix numéro un au poste d’ailier.
Autour de lui, la légende du club David Lighty continue l’aventure pour une onzième saison au club. Joueur fiable, il apporte solidité défensive, adresse extérieure et sens du collectif. Modèle de professionnalisme, il incarne la stabilité au sein de l’effectif villeurbannais. Derrière lui, Melvin Ajinça devrait lui aussi poursuivre à l’ASVEL. N’ayant pas eu sa chance en NBA, l’ailier français de 20 ans (2,03 m) devra s’appuyer sur son tir extérieur fiable, son explosivité et sa défense pour continuer sa progression.
Poste d’Ailier Fort : Odiase, l’heure du tremplin, Black et Ndiaye en sortie de banc
Le départ de Neal Sako, actuellement en pourparlers avec Valence, offrirait à l’ASVEL une bouffée d’oxygène sur le plan financier, en libérant de la masse salariale pour renforcer l’effectif. Auteur d’une grosse saison au poste 4/5, le joueur polyvalent s’apprête à découvrir le championnat espagnol. De son côté, Ben Bentil, arrivé en fin janvier avec un salaire conséquent, n’a pas convaincu et pourrait lui aussi faire ses valises cet été.

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Tai Odiase, l’heure d’exploser en EuroLeague ! Après une énorme saison en Turquie avec Bahçeşehir (12,7 points, 5,2 rebonds, 0,8 passe de moyenne en EuroLeague), l’intérieur portoricain pourrait débarquer à l’ASVEL avec l’ambition de franchir un cap. Puissant, explosif et très actif des deux côtés du terrain, ce « buffle » au style proche de Guerschon Yabusele apporterait de l’impact dans la raquette lyonnaise.
Dans la rotation, l’expérience de Tarik Black devrait être précieuse. Malgré un salaire élevé lié à son CV en NBA et EuroLeague, l’intérieur américain devrait rester pour consolider la raquette villeurbannaise. À ses côtés, Mbaye Ndiaye sort d’une bonne saison et poursuit son développement à Lyon. Ailier athlétique à fort potentiel, il sera à surveiller de près : une saison d’explosion n’est pas à exclure.
Poste de Pivot : Deux renforts de taille pour remplacer la légende Lauvergne
Le départ de Joffrey Lauvergne, figure emblématique, laissera un vide immense à l’ASVEL. En trois saisons, il a tourné à 10 points et 5 rebonds de moyenne, incarnant un véritable soldat et un travailleur de l’ombre essentiel au collectif. Leur séparation provient d’un désaccord contractuel, alors que Lauvergne a tant apporté au club…

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Pour suppléer le départ de Joffrey Lauvergne et Neal Sako, l’ASVEL devrait miser sur une forte concurrence entre Bastien Vautier et Dominik Olejniczak. Le premier, auteur de 11,3 points et 4,9 rebonds avec Cholet, et le second, déjà bien adapté au championnat avec 10,4 points et 7,3 rebonds à Saint-Quentin, pourraient bien être des solutions à bas coût. Cela offrirait au club une concurrence saine et solide au poste de pivot.
L’ASVEL pourra aussi compter sur l’apport du crack Paul Mbiya, véritable pépite du centre de formation. Du haut de ses 2m11, le jeune intérieur de 19 ans a dominé en U21 avec 15,3 points et 11,7 rebonds de moyenne, tout en s’offrant déjà quelques apparitions en pro. Un profil prometteur à suivre de très près.
L’effectif envisagé pour le saison 2025-2026

En bref, l’ASVEL amorce un nouveau virage, entre rajeunissement et ajustement budgétaire. Avec les départs de cadres comme Joffrey Lauvergne, Neal Sako, et potentiellement, Ben Bentil, le club pourrait miser sur un effectif renouvelé, plus dense et compétitif. Des profils prometteurs comme Tai Odiase, Killian Hayes ou Paul Mbiya viendraient dynamiser un groupe encadré par des valeurs sûres, telles que Nando De Colo, David Lighty ou André Roberson. La masse salariale passerait de 5 584 000 € à un peu moins de 5 000 000€, signe d’un projet plus mesuré mais toujours ambitieux sur la scène nationale et européenne.
Télio Petitto
© – Johnny Fidelin






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