Le 14 juillet est toujours une journée spéciale pour les Tricolores sur les routes de la Grande Boucle. Chaque année, nombreux sont les Français à s’illustrer lors de la fête nationale. Cette année, Julian Alaphillipe, Valentin Paret-Peintre ou encore Axel Baudin étaient présents à l’avant, mais c’est bel et bien Lenny Martinez qui a brillé, en décrochant le maillot à pois au terme de cette dixième étape. Retour sur la jeune carrière du prodige de la Bahrain-Victorious.

Une famille de cyclistes

À 21 ans seulement, Lenny Martinez est vu comme l’un des plus grands espoirs du cyclisme français. La petite reine, il a ça dans le sang puisque le natif de Cannes suit les traces de son père, Miguel Martinez (champion olympique de VTT en 2000) et de son grand-père Mariano Martinez (meilleur grimpeur du Tour de France en 1978).

C’est en 2022 que Lenny fait ses débuts en se formant chez la Groupama-FDJ Continental, avant de rejoindre l’équipe World Tour l’année suivante. Si en 2024, le grimpeur s’impose à cinq reprises, comme sur la Trofeo Laigueglia en Italie, le jeune talent vise plus haut. L’objectif : une victoire sur une épreuve UCI, c’est-à-dire les courses réunissant l’élite du cyclisme international.

Un premier Tour de France compliqué

Annoncé sur le départ en fin de saison, la Groupama-FDJ le rapproche de ses ambitions en le sélectionnant pour le mythique Tour de France, seulement cinq jours avant le début de la Grande Boucle. En effet, prévu initialement sur le Tour d’Espagne, les sponsors ont fait pression sur la formation de Marc Madiot ainsi que sur le coureur pour qu’il s’aligne sur la plus grande course du monde, avant de plier bagages vers une autre équipe. Il arrive donc sur l’épreuve avec une préparation très mal adaptée et passe à côté de son Tour, puisque malgré ses rêves de victoires, le Français manque de préparation physique et mentale. Lui qui rêvait d’un bon classement, finit à la 124e place parmi les sprinteurs, sans aucune victoire au compteur et en terminant même dernier de certaines étapes. Il se démarque seulement lors du contre-la-montre entre Monaco et Nice, en finissant 11e lors de la dernière journée.

Un nouveau départ dans une nouvelle équipe

Ce premier Tour de France sonne alors comme un coup d’essai pour le dernier des Martinez, « Je n’avais peut-être pas assez d’expérience pour sentir que la fatigue arrivait » confie-t-il au micro d’Eurosport. Mais sa saison 2024 est l’occasion pour lui de se faire remarquer, notamment auprès de la Bahrain-Victorious. Son contrat chez la Groupama-FDJ se termine et le coureur a besoin de nouveauté. Le 4 aout 2024, c’est officiel, il rejoint l’équipe internationale actuellement neuvième mondiale. « Il y avait une place pour me développer en tant que leader qu’il n’y avait pas dans les autres équipes » explique-t-il à Canal+.

Lenny Martinez, troisième en partant de gauche, avec ses coéquipiers
© – @titzzz.pics

Son expérience de grimpeur peut servir son nouveau rôle et lui permettre de faire la différence en montagne et sur des courses plus longues. Épaulé par son co-leader, le Colombien Santiago Buitrago, celui que son équipe surnomme « Marti » a un but clair. « J’aimerai, sentir que j’ai progressé, parce que je vais faire de plus grandes courses, où il sera plus dur de gagner. » Pour cela il lui faut s’adapter, apprendre à gérer la pression et s’entrainer durant l’avant-saison, particulièrement en altitude pour maximiser ses performances et arriver à faire ses preuves.

C’est alors qu’en 2025, rien ne semble arrêter le seul frenchy de la Bahrain. Sa victoire sur la 5e étape du Paris-Nice est une consécration, puisqu’il s’impose devant le gratin mondial. Cependant, son irrégularité le rattrape, l’étape suivante est la plus longue de l’épreuve, et la pression lui porte préjudice. Il termine à neuf minutes du vainqueur et ses rêves de classement général s’envolent, encore une fois.

Malgré tout, cette première victoire face à Jonas Vingegaard, lui permet de montrer ses capacités dans une équipe où il n’avait jusque-là rien gagné. La victoire de la 4e étape du Tour de Romandie le conforte dans ses envies de performances. Jamais deux sans trois, il s’offre également la dernière étape du Critérium du Dauphiné. Il s’impose ainsi à trois reprises sur trois courses UCI d’une semaine, symbole de régularité, même au plus haut niveau.

Un deuxième Tour de France aux ambitions modifiées

Prochaine cible ? Son deuxième Tour de France plus décidé à décrocher une victoire d’étape que de viser un classement général. Après un début difficile avec une dernière place lors de la première étape, il fait à nouveau parler de lui à la 4e étape en décrochant le prix de la combativité, après avoir passé toute la course en tête, en chassant les quelques points distribués pour le classement de la montagne, avant de finalement se faire rattraper dans les 20 derniers kilomètres.

Pour ce 14 juillet, le grimpeur de poche avait annoncé avoir coché l’étape qui lui convenait. En ce jour de fête nationale, Lenny Martinez a défilé à l’avant, en s’arrachant pour passer les différentes difficultés répertoriées de l’étape en tête. Nez en sang, épaules relevées et tête ballante, le coureur de 21 ans s’est battu jusqu’au bout pour terminer à une honorable 8e place, juste devant Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard, rien que cela. Il décroche au terme de cette journée le maillot à pois de meilleur grimpeur (avec 27 points), qu’il tachera de ramener à Paris, de quoi le motiver à passer de nouvelles journées à l’avant, pour pourquoi pas, tenter de ramener une victoire d’étape par la même occasion.

Zoé Lombaert

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Une réponse à « Tour de France : Qui est Lenny Martinez, détenteur du maillot à pois 47 ans après son grand-père »

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