Les tribunes exultent, la pelouse de l’Almaty Central Stadium tremble : ils l’ont fait ! Après un véritable parcours du combattant, le club kazakh du Kaïrat Almaty accède pour la première fois de son histoire à la phase principale de la Ligue des champions. Les hommes de Ratael Urazbakhtin ont écarté les quatre clubs placés sur leur route lors des tours de barrage, et s’invitent à la table du gratin européen. Zoom sur l’équipe surprise de cette édition 2025-2026.
De l’ombre soviétique aux feux des projecteurs
Le Kaïrat Almaty est l’un des clubs les plus emblématiques du Kazakhstan. Fondé en 1954, il devient vite un protagoniste régulier du championnat d’URSS1, mais sans jamais jouer les premiers rôles. Lors de l’indépendance du Kazakhstan – en 1991 – le club retrouve une place au premier plan du championnat. Ce changement n’est pourtant pas simple : problèmes financiers, instabilité sportive, et des années où le club vit dans l’ombre d’autres équipes. Mais depuis 2017, le Kaïrat redresse la barre, se structure et recommence à accumuler les trophées, devenant un acteur majeur du football kazakh et rivalise avec le FK Astana, équipe de la capitale du pays d’Asie centrale.
Sur la scène européenne, le club s’invite régulièrement aux tours préliminaires, le plus souvent en Ligue Europa. Il bute souvent à ce stade, mais franchit un cap en accédant à la phase principale de la Ligue Conférence lors de la saison 2024-2025. L’expérience acquise dans cette compétition forge le groupe et nourrit ses ambitions.
Côté effectif, le mélange est clair : des cadres kazakhs, soutenus par quelques recrues étrangères solides, et une nouvelle génération talentueuse. Le nom qui retient toutes les attentions est celui de Dastan Satpaev. Né en 2008, ce prodige de 17 ans incarne le futur. Attaquant complet, il allie vitesse, technique et est imprévisible. Sa précocité lui vaut déjà l’intérêt des plus grands clubs. En février dernier, le Kaïrat annonce qu’il sera transféré à Chelsea dès sa majorité, à l’été 2026.
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Tactiquement, le Kaïrat s’appuie sur une organisation compacte, disciplinée, qui sait souffrir face aux blocs plus puissants. Cette rigueur défensive est pourtant accompagnée de transitions éclairs. Chaque récupération devient une opportunité de projection, et c’est là que la vitesse et la créativité de Satpaev font la différence. Soutenu par des milieux travailleurs et une défense rugueuse, il symbolise la force de frappe kazakhe, capable de renverser des scénarios a priori impossibles. C’est avec cette fougue que le Kaïrat Almaty aborde son incroyable parcours de barrages en Ligue des Champions.
Un chemin de croix devenu épopée
Le Kaïrat Almaty démarre son parcours européen avec quatre tours de barrage devant eux. Contre l’Olimpia Ljubljana (Slovénie), le match aller se termine sur un 1-1 serré. À domicile, les Kazakhs prennent rapidement le dessus et s’imposent 2-0, lançant leur aventure sur de bons rails. Face au KuPS, le retour à la réalité est rude : une défaite 2-0 en Finlande, qui oblige le Kaïrat à se surpasser à Almaty. Le club répond présent avec un 3-0 retentissant, Satpaev marquant le premier but et galvanisant l’équipe.
Le Slovan Bratislava se présente au tour suivant. Une victoire 1-0 à domicile laisse espérer un passage facile, mais le match retour en Slovaquie se conclut sur un nul. La tension est à son comble et tout se joue aux tirs au but. Les Kazakhs tiennent leur rang et décrochent leur qualification pour le dernier tour préliminaire, prêts à affronter un géant du football européen.
La dernière marche paraît très haute : le Celtic Glasgow, habitué de la C1, et vainqueur de l’édition 1967. Pourtant, les petits poucets ne tremblent pas et tiennent miraculeusement un 0-0 à Celtic Park. Le 26 août, devant un Almaty Central Stadium incandescent, ils résistent encore. Nouveau 0-0, tout se joue aux tirs au but. C’est là que surgit Temirlan Anarbekov. Lui qui n’a joué que deux matchs cette saison, sort trois des cinq penaltys écossais et envoie son club dans les étoiles.
Le Kaïrat Almaty atteint la phase principale de la Ligue des Champions et se mesure désormais aux plus grands clubs européens. Annoncé comme une anomalie au vu du parcours, le petit nouveau de cette édition 2025-2026 ne devra pas être pris à la légère.
Le Kaïrat à l’épreuve des cadors européens
En ce 28 août, le tirage au sort a désigné les futurs adversaires du club kazakh. Ils affronteront en tête d’affiche le Real Madrid et l’Inter Milan. Ils se déplaceront à Londres pour défier Arsenal, et croiseront également la route du Club Bruges, du Sporting Portugal, l’Olympiacos, de Paphos et enfin de Copenhague. De grands rendez-vous en perspective donc, avec surtout la réception à domicile de l’ogre madrilène.
Ce tirage n’a pas été clément avec le champion du Kazakhstan, mais il serait prématuré de les considérer comme déjà battus. L’histoire récente de la Ligue des Champions a montré que des outsiders pouvaient surprendre les plus grands, comme l’avaient fait les Moldaves du Sheriff Tiraspol face au Real Madrid en 2021.
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Par ailleurs, les équipes qui se rendront à l’Almaty Central Stadium devront supporter près de huit heures de vol pour rejoindre les terres des Jaune et Noir, avant de braver des conditions météorologiques extrêmes (jusqu’à –10°C en novembre). Autant dire que ces rencontres ont tout du match piège pour leurs futurs adversaires. Le Kaïrat Almaty se présente donc dans le rôle de l’outsider libéré, sans rien à perdre. Mais avec la ferme intention de jouer les trouble-fêtes face aux cadors européens.
- Ancien pays ayant regroupé 15 républiques entre 1922 et 1991. ↩︎
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