C’est l’équipe surprise de ce début de saison. Les sociétaires de l’US Antillais de Lille, club de District 3, se sont qualifiés pour la première fois de leur histoire pour le cinquième tour de Coupe de France. Ils recevront ce dimanche à 15 heures le club de Loon Plage, pensionnaire de Régional 2. Retour sur le parcours du petit poucet de la compétition.
« Allez les gars, on travaille pour dimanche ! » Les joueurs étaient déjà concentrés sur leur match du week-end ce mardi soir à l’entraînement. Fondée en 1978 par un groupe d’Antillais, l’équipe n’avait jamais dépassé le 3e tour de Coupe de France dans son histoire. Pourtant, à la surprise générale, l’US Antillais de Lille jouera bel et bien un cinquième tour de Coupe de France dans son Stade Raymond Kopa, pour ce qui s’annonce être une grande fête pour tous les membres du club.
Un parcours abordable, mais inédit
« Beaucoup ont le niveau D1 voire R3, mais préfèrent jouer ici avec leurs potes », nous raconte le défenseur du club. En effet, l’US Antillais de Lille est l’un des meilleurs clubs de D3 de la région. Battus seulement à deux reprises la saison dernière, ils ratent la montée d’un rien. Il n’est donc pas étonnant de voir la formation lilloise se débarrasser successivement de l’US Wattrelos (D1), l’ES Weppes (D4), l’AFC Libercourt (D3) et l’US Billy-Berclau (D3). Pour le prochain tour, la marche sera bien plus haute, puisque les Antillais ont hérité de Loon Plage, qui évoluait encore en Régional 1 l’année passée. Pas de quoi effrayer les joueurs, qui veulent tout de même y croire. « On va jouer une très belle équipe, mais on va tout donner pour passer au prochain tour, surtout qu’on va jouer à domicile, ça va bien se passer avec le public », témoigne Junior enthousiaste. Un avis partagé par Mehdi, le gardien de l’équipe : « C’est une grosse équipe en face, mais on y croit, c’est onze humains contre onze humains. »
Le coach Christophe, lui parle déjà de parcours historique, et veut se donner les chances d’y croire. « Si on fait un match sérieux et correct, on n’aura pas beaucoup d’occasions, faudra juste les mettre. C’est un adversaire qui est certainement supérieur dans la qualité technique et athlétique », explique-t-il avant de rajouter : « Maintenant, ça reste un match de Coupe de France, on a renversé des montagnes les tours précédents, pourquoi pas encore un. »
© – Adrien Débias Saïd / Les Olympistes
Cependant, Christophe n’oublie pas non plus l’objectif de la montée en championnat pour le club, qui l’a tristement manquée la saison passée, en terminant pourtant meilleur deuxième des poules du district. Focalisés par la « Coupe de tous les possibles », les Lillois ont laissé traîner des petits points qui pourraient s’avérer cruciaux en fin de saison.
Les arrêts de jeux : la spécialité de la maison
Pour arriver jusqu’ici, les Lillois ont pu compter sur leur détermination et leur capacité à ne jamais lâcher jusqu’à la fin, et ce, même en étant menés. En effet, ils ont enchaîné les buts dans les dernières minutes « Au premier tour contre Wattrelos, on marque à la 89e sur un coup franc et on gagne 1-0 », se remémore Youssef. Il retrace ensuite le parcours victorieux de sa formation « Contre les Weppes on gagne 4-2 chez eux. Ensuite, on joue Libercourt chez eux, on perdait 2-0, on revient dans les arrêts de jeu en mettant deux buts [87e; 95e], on va aux tirs au but et notre gardien fait un exploit en arrêtant trois ou quatre tentatives adverses. » Humblement, Mehdi confesse avoir eu de la chance : « J’ai arrêté trois penaltys et j’en touche quatre ou cinq, mais je dirais que les penaltys c’est plus de la chance que de l’expérience, et on a eu de la chance ce jour-là. »
© – Facebook US Antillais de Lille
Un club familial aux spécificités marquantes
« On est une famille, ça nous aide beaucoup. » Ces mots de Mehdi corrèlent bien avec l’ambiance de l’équipe. Tous souriants, les joueurs de l’US Antillais de Lille n’hésitent pas à rigoler ensemble et à se charrier à chaque dribble. Avec son cri de guerre particulièrement original inventé par Mehdi : « Petit pain, chocolat, croissant, siuuuuu », les joueurs savent être sérieux sur le terrain et rigoler ensemble en dehors. « On est une bande de potes, on ne va pas se laisser impressionner », explique Youssef. L’équipe paraît donc parfaitement soudée pour ce rendez-vous qui s’annonce être « une fête », selon Youssef.
Les joueurs pourront également compter sur le soutien de leurs supporters, qui étaient près de 200 au quatrième tour. « Il y aura nos familles, nos amis, les enfants sur le côté, on a l’avantage pour créer l’exploit, on est le petit poucet, on a rien à perdre », martèle le gardien.
Les joueurs ne seront néanmoins pas les seuls à fouler le terrain et profiter de la fête. En effet, le club a prévu de faire rentrer les titulaires avec les jeunes licenciés de la formation lilloise. « On veut se servir de ce type d’événements pour mettre en avant le club, pas seulement l’équipe senior. Au quatrième tour, on a fait venir tous les petits de U8 à U11, pour accompagner les joueurs sur le terrain, on a fait le cri de guerre d’avant-match et tous les enfants étaient sur le terrain, aussi pour le cri de guerre final après », témoigne Christophe, le coach, avant de continuer : « On est parti plus sur les U6 et U7 pour essayer de toucher un maximum de jeunes du club, et on espère pouvoir faire le cri de guerre de la victoire avec tout le monde… »
Rendez-vous donc dimanche 15h00 au Stade Raymond Kopa pour voir le cinquième tour de Coupe de France de l’US Antillais de Lille, qui peut rêver de l’exploit face à Loon Plage.
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