A l’occasion de ce 5e tour de Coupe de France, les joueurs de l’US Lille Antillais ont fait preuve de caractère ce dimanche 12 octobre. Ils ont accroché le FC Loon-Plage, jusqu’aux tirs au but, sans parvenir finalement à remporter le match. Défaite 1-1 (4-5 tab) pour le petit poucet du district des Flandres.

C’était un match sur le papier déséquilibré. L’US Lille Antillais recevait le Football Club de Loon-Plage, ex-pensionnaire de R1, aujourd’hui en Régional 2. Un immense défi pour l’équipe locale et familiale lilloise ayant un budget presque 50 fois inférieur à leur adversaire.

« Kiffer ce match ! »

L’ambiance du vestiaire de l’US Lille Antillais est à la hauteur de l’effort qu’ils vont devoir réaliser. L’odeur du baume du tigre témoigne du combat, difficile et éprouvant pour l’organisme qu’allaient devoir endurer les locaux. Au milieu des seize acteurs de ce match, Christophe, entraîneur de l’équipe, débute sa causerie par une phrase simple : « Kiffer ce match ! Rien d’autre ! » Ces mots paraissent simples. Ils reflètent pourtant l’essence même de ce club. Ils respirent la bonne ambiance et la convivialité sur et en dehors du terrain. C’est un club où les familles du quartier se rejoignent pour partager un bon moment au bord du terrain.

Christophe profite de l’engouement autour de ce match pour rappeler des valeurs essentielles : « Être dans un vestiaire, en 5e tour de Coupe de France, ça n’arrive pas tous les week-end. Ça n’arrive pas toutes les saisons. […] Aujourd’hui on joue au foot. On fait un sport qu’on aime. Un sport pour lequel on se passionne, on fait des concessions, on laisse nos enfants, nos femmes à la maison. Pour vivre ces moments-là, tous ! »

Le plaisir de jouer au football est le maître-mot du vestiaire. Les joueurs partent pour l’échauffement sans craintes pour le match. Ils ne se laissent pas impressionner par l’ampleur de la tâche.

Mehdi, gardien de l’US Lille Antillais, garde la tête froide avant la rencontre : « C’est onze hommes contre onze hommes. » Le portier lillois comptait bien, une nouvelle fois, faire parler ses gants. Il a notamment fait sensation au 3e tour de Coupe de France en effectuant trois arrêts dans la même séance de penalty.

Les supporters se permettent également de croire à un exploit. Salah Djemiah, l’un des dirigeants du club, est convaincu que le club peut réaliser quelque chose face à cette équipe : « On se dit chez nous, devant notre public, c’est du 50/50. » La victoire de l’équipe locale reste l’avis partagé par énormément de supporters en bord de pelouse. Ilies et son ami Rudy se sont même permis de faire des paris sur ce match : « Toute façon c’est très simple… 2-0 Lille Antillais. […] Et en plus, il a dit qu’il allait payer la tournée s’ils gagnent 2-0 donc super ! »

Des débuts poussifs

Après une entrée sur le terrain digne des plus grandes équipes françaises, l’US Lille Antillais démarre son match de la meilleure des manières, en mettant la pression sur son adversaire.

Malheureusement, le match va très rapidement tourner en faveur des visiteurs. Le défenseur loonois trouve le chemin du but sur une frappe puissante en barre rentrante. 1-0 pour Loon-Plage après seulement huit minutes de jeu, conséquence d’une large domination en première période.

Mais les locaux ne sont sont pas laissés abbatre, à l’image de leur numéro 9. Entraîné par l’ambiance donnée par les supporters, Bilial, le buteur lillois parvient à tromper le gardien sans faire basculer la rencontre, puisque sa frappe trop appuyée est rattrapée par la défense de Loon-Plage.

Un match jusqu’au bout de l’effort…

Au retour au vestiaire, Christophe, coach de l’équipe, reste satisfait de l’entame de match de son équipe : « La semaine dernière on était menés 3-0, on est revenus à 3-3. On a soulevé de plus grosses montagnes que ça ! […] Il ne faut rien lâcher, n’ayez pas de regrets ! »

Tout au long du match, les deux équipes ont fait preuve de détermination. Les nombreuses fautes, dont plusieurs cartons jaunes côté Lille Antillais, sont les témoins de ce match très disputé.

67e minute du match, l’US Lille Antillais tente une incursion dans la surface loonoise. La balle est déviée au centre puis reprise par Ayoub. Il décide ensuite de décaler cette balle à gauche pour Bilial, le numéro 9 lillois, qui arme un piqué et trompe le gardien adverse. Lille Antillais égalise, pour le plus grand bonheur du public venu en nombre.

Les supporters exultent, les joueurs se rassemblent et félicitent Bilial pour son but. Un espoir refait surface dans les têtes des personnes présentes sur place. Le match prend alors une autre tournure puisque le petit poucet commence à asphyxier son adversaire, sans pour autant trouver la clé pour mener au score. Les visiteurs quant à eux ne lâchent rien et mettent en place plusieurs contre-attaques dangereuses. Les locaux doivent ainsi s’employer pour ne pas prendre ce deuxième but, à l’image de Mehdi, gardien des Antillais de Lille, qui réalise trois parades dans les 20 dernières minutes du match.

Fin du match. Place désormais aux tirs au but. L’ambiance est électrique. Les supporters sont en fusion derrière les buts. Ils sont prêts à donner de la voix jusqu’à la fin de la séance. Les joueurs eux aussi sont prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes, pour tenter de décrocher cette qualification pour le 6e tour de Coupe de France.

Malheureusement, ces tirs au but ne tournent pas en leur faveur. Le gardien adverse arrête deux penaltys, et le portier de l’US Antillais Mehdi ne parvient pas à réitérer l’exploit du 3e tour. L’US Lille Antillais est éliminée avec les honneurs de la Coupe de France, après avoir fait trembler une équipe supérieure de cinq divisions.

Marqué en lettres d’or dans l’histoire du club

« Jamais dans l’histoire du club on n’est allés aussi loin » explique Daniel Jean-Charles, président de l’US Lille Antillais. « Je suis extrêmement fier de mes joueurs. »

À la sortie du stade, la physionomie du match a nourri quelques déceptions : « C’est vraiment dommage, on aurait mérité mieux, mais voilà c’est le jeu. » Supporters comme joueurs restent tout de même satisfaits dans la défaite : « On a fait un beau parcours, on a montré un beau visage […] on retentera l’année prochaine ! » explique Ayoub à la fin de son match. L’ensemble de l’équipe tient également à remercier les supporters qui sont venus en nombre les soutenir du début jusqu’à la fin.

Même les défaites les plus dures sont prises avec le sourire. Plus que jamais, le bonheur et le partage priment dans ces petits clubs où la Coupe de France leur permet d’acquérir la visibilité de grandes équipes. La Coupe de tous les possibles permet chaque année aux équipes de devenir à leur tour, les acteurs de la vie sportive de la ville.

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Aubin Madiot & Adrien Débias Said

© – Adrien Débias Saïd / Les Olympistes