Cette saison encore, les Tricolores de NBA devront se battre pour exister : trop souvent oubliés dans les rotations, ils peinent à obtenir la reconnaissance qu’ils méritent. Si l’exil de l’autre côté de l’Atlantique fait toujours fantasmer les « Frenchies », ils découvrent là-bas un nouveau passe-temps, celui de goûter pendant de longues minutes au banc. Une question se pose dès lors : Faut-il dans ces conditions, rester à tout prix dans la grande ligue ?

Chaque intersaison, les cuvées de Draft amène leur lot de nouveaux jeunes joueurs et de promesses. Comptant qu’une poignée d’élus Français à l’époque, ces soirées se parent désormais régulièrement de bleu-blanc-rouge. De l’exception Tony Parker lors de la Draft 2001 (sélectionné en 28e position par les San Antonio Spurs), aux sélections successives de Victor Wembanyama (San Antonio Spurs) et de Zaccharie Risacher (Atlanta Hawks), premiers choix des Draft 2023 et 2024, les Tricolores ont dorénavant inversé la tendance.

En dépit des 19 contrats garantis (le record pour une saison), de nombreux « prospects » français se retrouvent tout de même spectateurs des différentes rencontres. Peu intégrés dans leurs franchises, ils font la navette entre la NBA et la G League (ligue mineure dirigée par la NBA).

Drafté en septième position en 2020 par les Detroit Pistons, Kilian Hayes connaît bien ce mode vie. Passé par les Pistons de Détroit, puis par les Nets de Brooklyn, le Franco-Américain n’a jamais su s’implanter pleinement dans un effectif. À 24 ans, le meneur s’accroche encore à son rêve NBA, même s’il a été coupé par sa dernière franchise, les Cleveland Cavaliers, avant le début de la saison régulière. Une situation peu enviable, d’autant qu’il ne représente pas un cas isolé, et qui peut interroger quant au choix de rejoindre la plus prestigieuse ligue de basketball.

Des situations trop récurrentes

Changer de statut au sein de la NBA, voici l’objectif de nombreux Français. S’ils s’avèrent trop tôt pour s’inquiéter du faible temps de jeu des néophytes, d’autres entament peut-être la saison la plus importante de leur carrière. Sidy Cissoko (Portland Trail Blazers), Rayan Rupert (Portland Trail Blazers), Pacôme Dadiet (New York Knckis), Ousmane Dieng (Oklahoma City Thunder), tous tentent de saisir les différentes opportunités pour s’installer durablement malgré des fortunes diverses.

Pour les deux premiers cas, la situation semble délicate. En six matchs cette saison, les deux ailiers cumulent seulement vingt-six petites minutes. Malgré une cinquantaine de rencontres à son actif la saison passée, Rayan Rupert semble s’enliser dans l’Oregon1. Bénéficiant de deux fois moins de temps de jeu (neuf minutes environ contre seize dans sa saison rookie2), le Strasbourgeois a peiné à se mettre en évidence en culminant seulement trois points de moyenne.

Rayan Rupert, dans la saison la plus importante de sa carrière
© – Troy Wayrynen-Imagn Images

Pour Sidy Cissoko, l’avenir s’assombrit de jour en jour. Arrivé à Portland au cours de l’année, après avoir été libéré de son contrat par les Washington Wizards, le natif de Saint-Maurice n’entre toujours pas dans les plans de son nouveau coach, Tiago Splitter. Ce dernier devient le coach intérimaire des Trail Blazers comme intérimaire après la suspension de Chauncey Billups, le jeudi 23 octobre.

Pour Ousmane Dieng , il n’est pas encore temps de sonner l’alarme. Fraîchement auréolé du titre NBA avec OKC, il a montré de très belles choses lors de l’intersaison. Jouissant pour l’instant que de minutes dans le garbage time3, son rôle pourrait s’émanciper prochainement avec l’enchaînement des rencontres.

Au New York Knicks, Pacôme Dadiet peine à se faire une place dans la rotation du nouveau coach, Mike Brown. C’est simple, pas une seule minute en ce début de saison. Une situation certes inquiétante, mais pas encore désespérée. À lui de s’imposer comme une doublure crédible à la superstar, Jalen Brunson.

Si la tendance se confirme, l’été prochain pourrait être synonyme de nouveeaux départs pour beaucoup d’entre eux, avec potentiellement, un retour en Europe.

L’ Europe, une option crédible ?

Dans ces cas de figure, certains font le choix de regagner le Vieux Continent, afin d’exprimer pleinement leurs qualités. Le meilleur exemple est celui de Guerschon Yabusele. Cantonné au banc du côté des Boston Celtics, « l’Ours » tricolore avait rejoint l’Asvel en 2020 avant de briller pendant trois saisons sous les couleurs du Real Madrid. Une étape importante de sa carrière, ponctuée par de belles performances lors des Jeux Olympiques de Paris, qui lui ont permis de retrouver la NBA, cinq ans plus tard du côté de Philadelphie.

Même si ce choix implique parfois un sacrifice financier, retrouver un rôle clé sur le terrain vaut souvent largement cet effort. Plus de temps de jeu, plus de responsabilités dans des équipes compétitrices, soit la recette gagnante pour attirer le regard des coachs de la grande ligue. Comme le dit l’expression, parfois il faut savoir se quitter pour mieux se retrouver.

Guerschon Yabusele, à l’entraînement dans sa nouvelle franchise (New York Knicks)
© – F. Faugère/L’Équipe
  1. Etat dans lequel se trouve la ville de Portland ↩︎
  2. Nom donné aux joueurs lors de leur première saison en NBA ↩︎
  3. Partie d’une rencontre lorsque le résultat est déjà acquis, sans enjeu ↩︎

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Maël Carmont

© – Bill Streicher-Imagn Images

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