Plus de pincements au cœur pour les parents de Stephen et Seth Curry, puisque désormais, leurs deux fils vont évoluer au sein des Golden State Warriors. Une tradition fraternelle, certes singulière, mais de moins en moins rare en NBA où de nombreux tandems familiaux ont déjà incarné ce lien unique, laissant une trace particulière sur les parquets.

Alors chez les Brooklyn Nets en 2022, Seth Curry était clair à ce sujet : « Personnellement, j’aime être loin de lui, à essayer de créer mon propre chemin et à faire les choses dans mon coin. » Difficile de ne pas être dans l’ombre de son aîné, lorsque ce dernier se nomme Stephen Curry, considéré comme le meilleur shooter de tous les temps et ayant été élu deux fois MVP1 (dont une fois à l’unanimité). Mais voilà, à 35 ans, le chemin du shooter va enfin rencontrer celui de son frère dans la baie de San Francisco (ça doit être de famille d’être bons à trois points, puisque le papa était lui aussi reconnu dans l’exercice). Numéros 30 et 31 dans le dos, les Curry formeront une ligne arrière redoutable derrière l’arc. Une connexion de plus donc dans la liste déjà bien fournie des brotherhoods présents en NBA actuellement.

Des duos made in Europe

Dans la famille Antetokoúnmpo, je voudrais les frères Giannis et Thanasis.

Originaires de Grèce, les deux « frangins » se sont envolés pour les Etats-Unis avec un objectif, celui de venir en aide à leur famille, installée dans un quartier défavorisé de la banlieue d’Athènes. Le cadet, Giannis, jouit d’ une réputation qui n’est plus à faire. MVP lors de la saison 2019 avec les Milwaukee Bucks, le « Greek Freak » est un joueur incontournable au sein de la grande ligue.

Thanasis lui, a connu des fortunes diverses, entre allers-retours en Europe et rôles mineurs en NBA, avant de fouler le parquet de la franchise du Wisconsin. Un choix payant puisqu’en 2021, les Milwaukee Bucks ont été titrés en battant les Phoenix Suns lors des Finales NBA (Giannis avait été élu MVP des finales). Une consécration pour les deux Grecs qui ont vu trois ans plus tard le benjamin, Alex, les rejoindre, formant ainsi le premier trio de frères dans l’histoire de la NBA.

Giannis, Thanasis et Alex Antetokoúnmpo lors d’une affiche opposant les Milwaukee Bucks aux Los Angeles Lakers.
© – Joe Murphy

Et dans la famille Wagner, je voudrais Franz et Moritz. Tous deux nés à Berlin, les « reuftons » font dorénavant le bonheur de leur franchise, les Orlando Magic, mais également de la « Mannschaft2 ».

Auréolé du titre européen avec l’Allemagne lors de la période estivale, Franz Wagner est revenu en NBA avec de fermes intentions. Pièce maîtresse du projet floridien, l’ailier culmine cette saison à 22,9 points de moyenne à près de 48,1 % de réussite. Artisan du bon début de saison de sa franchise (13 victoires – 8 défaites) en l’absence de leur co-star, Paulo Banchero, le joueur de 24 ans, justifie son statut et son salaire de 224 millions de dollars sur cinq ans, signé à l’été 2024.

Son frère, Moritz, fait preuve d’une belle longévité au sein de la NBA. Drafté en 2018 par les Los Angeles Lakers, le pivot a connu de nombreuses franchises avant de s’installer durablement à Orlando. Pas encore remis de la rupture du ligament croisé antérieur de son genou gauche, survenue la saison dernière, Moritz Wagner s’impatiente dans les tribunes du Kia Center3. Son impact au rebond et son énergie feront le plus grand bien à Orlando à son retour (pas de date précise à ce jour).

Franz et Moritz Wagner, aux luttes face à la Lettonie.
© – Icon Sport

Frères d’armes et frères de sang

Loin d’être des cas isolés, ces exemples actuels ne font que perpétuer une tradition qui s’est renforcée au vingtième siècle. Si la NBA a connu quelques cas avant cette période, cette tendance s’est accrue dans les années 2010. Grâce à l’internationalisation de la ligue, la NBA a connu un autre tandem européen avec les Slovènes Dragić, lors de la saison 2015 avec les Phoenix Suns.

À cette période, les Etats-Unis n’étaient également pas en reste. Coéquipier avec son frère Jrue à Philadelphie en 2012, Justin Holiday a par la suite joué avec son deuxième frère, Aaron du côté des Indiana Pacers.

De gauche à droite, Jrue, Justine et Aaron Holiday, à l’échauffement avant une rencontre avec leurs précédentes équipes.
© – Ron Hoskins/NBAE/Getty

Enfin, des jumeaux ont aussi évolué sous le même maillot avec notamment les frères Martin aux Charlotte Hornets en 2019 ou encore plus marquant, les frères Morris qui jouaient au même moment que la fratrie Dragić à Phoenix, une première dans l’histoire. Cette dynamique n’est pas prête de s’arrêter et pourrait nous offrir de nombreux nouveaux duos dans un futur proche. Avec peut-être cette fois-ci, une touche française… Oscar Wembanyama, ton frère t’attend à San Antonio.

  1. Most Valuable Player, récompense attribuée au meilleur joueur sur une saison en NBA ↩︎
  2. Nom de l’équipe nationale allemande ↩︎
  3. Salle des Orlando Magic ↩︎

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Maël Carmont

© – NBA/Getty Images

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