Petite île des Caraïbes, Curaçao a su profiter de l’élargissement de la Coupe du monde de football à 48 pays pour réaliser l’exploit de devenir le plus petit territoire jamais qualifié à un Mondial. Après une campagne de qualification parfaitement menée, la « Blue Wave » a su terminer le travail le 18 novembre en décrochant un match nul face à la Jamaïque. Retour sur le parcours de cette jeune sélection méconnue.

Curaçao, petite île des Caraïbes, sera bien de la partie au Mondial américain. Le 18 novembre, après un nul face à la Jamaïque (0-0), ce territoire de 444 km² a réalisé l’exploit de se qualifier à la Coupe du monde 2026. Pourtant, personne n’attendait cette jeune sélection fondée en 2010 à la suite de la dissolution de la fédération des Antilles néerlandaises.

La joie des joueurs de Curaçao après leur qualification
© – concacaf.com

Un lien toujours important avec les Pays-Bas

Devenu état autonome du royaume des Pays-Bas en cette même année 2010, l’ancienne colonie néerlandaise n’a jamais coupé les ponts avec le pays des tulipes. Un lien important, à tel point que dans l’équipe qui s’est qualifiée pour le Mondial 2026, tous les joueurs sont formés aux Pays-Bas. Une proximité qui va même plus loin, puisque dans la dernière liste, hormis Tahith Chong, né à Willemstad, capitale de Curaçao, tous les joueurs sélectionnés sont nés sur le vieux continent.

Dès ses premières années, la Blue Wave a su se servir de cette relation pour favoriser son développement. En effet, les dirigeants de la fédération curacienne ont su aller chercher, chez les Oranje1, des noms clinquants pour les installer au poste de sélectionneur. Le premier grand nom à avoir traversé l’Atlantique est Patrick Kluivert, joueur star passé par le FC Barcelone au début des années 2000. Venu pour honorer ses origines maternelles, l’ancien attaquant permet à l’équipe nationale de Curaçao de faire son premier coup d’éclat médiatique en 2015. En 2020, la « Pantera negra » frappe un nouveau coup avec la nomination de Guus Hiddink, coach néerlandais notamment passé par le PSV Eindhoven, le Real Madrid et la sélection Oranje. Mais ce technicien est surtout connu pour être l’architecte de l’épopée coréenne de 2002.

C’est finalement Dick Advocaat, autre coach néerlandais passé par le PSV et la sélection des Pays-Bas qui se voit confier la mission de qualifier Curaçao à la Coupe du monde 2026. Arrivé en 2024, Dick Advocaat impose très vite sa patte et est reconnu, aujourd’hui, comme l’homme qui aura permis à la sélection d’atteindre le Graal.

Dick Advocaat, architecte de la qualification de Curaçao.
© – ANP / Gerrit van Keulen

Un parcours de qualification rondement mené

Même s’il est clair que son équipe a su profiter de l’élargissement du Mondial à 48 équipes, comme de la qualification directe des trois pays organisateurs2, laissant le champ libre aux autres sélections de la zone Concacaf3, cela n’entache en rien le parcours des hommes de Dick Advocaat. Curaçao est d’abord sorti en pole position de son premier groupe de qualification avec quatre victoires en autant de rencontres face à Haïti, Sainte-Lucie, Aruba et la Barbade.

Mais les joueurs de la Blue Wave n’avaient alors fait que la moitié du chemin. En effet, les hommes en bleu ont dû passer par un second groupe de qualification, comprenant notamment la Jamaïque, grand favori de ces éliminatoires, ainsi que Trinité-et-Tobago et les Bermudes. Mais les Curaciens n’ont jamais douté face aux « Reggae Boyz », que ce soit au match aller (2-0) ou au match retour (0-0) à Kingston, qui a conduit à la qualification de la Pantera negra.

Une équipe solide à prendre au sérieux

Malgré cette épopée, Curaçao ne comptera pas parmi les candidats crédibles à la couronne mondiale en juillet 2026. Mais son parcours montre que les équipes qui s’y frotteront devront s’en méfier. Les joueurs curaciens, dont la plupart évoluent dans différents championnats du top 10 européen, s’appuieront sur une défense solide qui n’a encaissé que cinq buts en dix matchs, grâce notamment à Armando Obispo, défenseur central du PSV Eindhoven. Mais cette solidité s’explique aussi par un milieu compact organisé autour de Leandro Bacuna, ancien capitaine d’Aston Villa (130 matchs entre 2013 et 2017), et son cadet Juninho Bacuna, évoluant à Gaziantep (Turquie).

Le capitaine Landro Bacuna fête la qualification
© – Gilbert Bellamy / REUTERS

Les supporters de la Blue Wave espèrent également compter sur un Tahith Chong (Sheffield United) en grande forme lors du Mondial. L’ancien grand espoir de Manchester United, est capable de coups d’éclat, comme le montre son doublé face aux Bermudes.

L’Allemagne, la Côte d’Ivoire et l’Équateur, qui affronteront tous les trois Curaçao en phase de poules de la Coupe du monde 2026 sont donc prévenus…

  1. Équipe des Pays-Bas de football ↩︎
  2. La Coupe du monde 2026 sera organisée au Canada, au Mexique et aux États-Unis. ↩︎
  3. Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes. ↩︎

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Mathys Couturier

© – Thebluewaveffk

Une réponse à « Football : Curaçao, petit dans la cour des grands suite à sa qualification à la Coupe du monde 2026 »

  1. […] pendant un mois le plus petit pays de l’histoire à se qualifier pour un Mondial, avant que Curaçao crée lui aussi l’exploit et glane le titre. Comme les Caribéens, l’archipel aux dix îles a profité de […]

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