Alors que le XV de France s’est envolé pour sa tournée estivale en Nouvelle-Zélande, certains Français vont jouer pour une tout autre sélection. C’est le cas de Melvyn Jaminet, Camille Chat et Hassane Kolingar qui joueront ce samedi avec les Barbarians britanniques face à l’Afrique du Sud. Mais d’où vient cet esprit Barbarian, une équipe aux mille origines ?

Un peu d’histoire

Pour comprendre qui sont ces fameux « Baa-Baas »1, il faut remonter à plus d’un siècle en arrière. En effet, c’est en 1890, sous l’impulsion de William Percy Carpmeal, que les Barbarians ont vu le jour. Ce dernier, étudiant à Cambridge, décréta que le championnat comportait de trop nombreuses phases creuses, et qu’il fallait y remédier. Pour ce faire, il proposa de créer une équipe de « copains », rassemblant des amis de différentes universités pour disputer des matchs avant la reprise du championnat. Cette expérience se révéla plaisante pour les joueurs, mais aussi pour les observateurs qui assistaient à du jeu débridé, de la camaraderie ainsi que beaucoup de fair-play. Une équipe naît donc en cette année 1890, sous le nom assez contradictoire de Barbarians Football Club… 

Willian Percy Carpmeal, étudiant de Cambridge, sous la première tunique des Barbarians
© – Wikipedia

Un mélange hétéroclite…

Cette équipe s’est ensuite développée, avec une identité forte posée par les premières générations et qui s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui. Leur devise résume bien cet esprit : « aimons la liberté, l’aventure et le jeu d’attaque. » Mais au-delà d’aimer envoyer du jeu et être libre sur le terrain, les Barbarians prônent leur indépendance vis-à-vis de toute fédération. En effet, l’idée est de prôner les valeurs du rugby, au travers de joueurs des quatre coins du monde, sans distinction selon leur nationalité. Une phrase marquante de Walter Julius Carey2 est caractéristique de cette volonté : « Le rugby est un sport pour tous les gentlemen’s de toutes classes, mais ne le sera jamais pour les mauvais joueurs de n’importe quelle classe qu’ils proviennent. » Rejetant les discriminations sociales ou d’origine, cette phrase est le reflet de l’esprit Baa-Baas.  Pour illustrer cette diversité, ils disputent leurs rencontres avec un maillot et un short blancs à rayures noires, mais avec les chaussettes de leurs clubs respectifs. 

Également, les Barbarians ne disposent pas de stade fixe, ni d’entraîneur permanent… il y a une réelle volonté de représenter l’esprit du rugby amateur : du plaisir, des copains et du spectacle. 

Les Barbarians Britanniques avant un match, portant les chaussettes de leurs clubs respectifs
© – Compte X des Barbarians

…qui fonctionne bien !

Ce jeu libéré et rempli de panache a permis aux Baa-Baas de briller. Alors qu’ils n’ont pas le statut d’équipe nationale, ils ne disputent pas les grands tournois, tels que les coupes du monde ou le Tournoi des Six Nations, mais sont invités à jouer de nombreux matchs amicaux. Au cours de leur histoire, ils ont eu l’occasion de se frotter aux plus grandes nations du circuit international, et ont parfois été ornés de grands succès. D’abord en 1948, lorsqu’ils ont créé l’exploit de battre l’Australie sur le score de 9 à 6, ou encore en 1973, en signant leur plus grande œuvre : battre les All Blacks. Aujourd’hui encore, cette équipe brille. On peut par exemple citer leur éclatante victoire face aux Anglais à Twickenham en 2022, sur le score de 52 à 21. De très grandes légendes de l’ovalie ont d’ailleurs participer à l’établissement de cette belle histoire. De Phill Benett à Antoine Dupont, ou de Damian Penaud en passant par Jonah Lomu, tous ont eu l’honneur de porter la tunique des Barbarians. Dans le monde du rugby, il s’agit d’un vrai gage de reconnaissance tant cette équipe est devenu une véritable institution. 

Damian Penaud avec les Barbarians britanniques, en 2022
© – IconSport

A ne pas mélanger

Attention, il ne faut pas confondre les Barbarians britanniques avec les Barbarians français. Ces derniers sont considérés comme le XV de France B, une sorte d’étape préparatoire afin de permettre au staff français de tester certains joueurs avant de les lancer dans le grand bain. 

  1. Surnom des Barbarians Britanniques. ↩︎
  2. Walter Julius Carey était un joueur des Barbarians Britanniques du début du XXe siècle. ↩︎

Pablo DOMENE

© – Actions Images via Reuteurs

4 réponses à « Rugby : Qui sont les Barbarians britanniques avec qui Jaminet, Chat et Kolingar sont sélectionnés »

  1. Très bon article, très intéressant et très complet . Continue comme ça !!

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    1. Avatar de Raphaël Bonnamy
      Raphaël Bonnamy

      Merci beaucoup !

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  2. […] On peut citer Léo Coly et Arthur Vincent, joueurs phares du MHR, ou encore Hassane Kolingar, qui sort d’une cape avec les Barbarians Britanniques. Mais aussi Cameron Woki, Ibrahim Diallo et Jordan Joseph, hommes forts du Racing 92. Antoine […]

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  3. […] A lire aussi : Qui sont les Barbarians britanniques avec qui Jaminet, Chat et Kolingar sont sélectionnés […]

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