Après avoir annoncé son départ du Los Angeles FC, Olivier Giroud va s’engager avec le LOSC. L’officialisation de la venue du champion du monde 2018, pour un bail d’un an avec une année supplémentaire en option, devrait avoir lieu ce mardi 1er juillet. L’attaquant de 38 ans (39 en septembre) est le troisième vainqueur d’une Coupe du monde à être passé par un club du Nord après son sacre; huit autres ont remporté le graal postérieurement à leur passage dans la région. Retour sur ces champions du monde qui ont foulé les pelouses nordistes. 

Burruchaga, à jamais le premier

Buteur en finale du Mondial 1986 sur une passe décisive de Diego Maradona, Jorge Burruchaga devient le premier joueur à remporter la Coupe du monde alors qu’il évolue en France. A cette époque, le milieu offensif évolue au FC Nantes (1985-1992). C’est en 1992 que le natif de Gualeguay (Argentine) rejoint Valenciennes. Cette saison-là, l’Argentin est le meilleur buteur du club du Hainaut, mais c’est pour des raisons plus sombres qu’il fait parler de lui. Burruchaga est reconnu coupable de corruption passive dans le scandale VA-OM. Condamné à six mois de prison avec sursis et suspendu dix-huit mois, son aventure nordiste s’arrête là. Après sa suspension, le finaliste de la Coupe du monde 1990 retourne jouer dans le championnat argentin.

Umtiti, l’expérience ternie par les blessures

« Casse la démarche comme Samuel, Samuel Umtiti »¹ : qu’est ce qu’elle semble loin cette époque où le Tricolore inscrivait le but victorieux en demi-finale de la Coupe du monde 2018 face aux voisins belges. Sept ans plus tard, les séquelles de son sacrifice demeurent, celles d’un genou douloureux qui aurait dû le priver de la Russie. « J’ai pris un risque, parce que la Coupe du monde c’est tous les quatre ans et on n’est jamais sûr de la rejouer. (…) Je ne regrette pas ce choix », confiait le principal intéressé sur le plateau de Téléfoot, un an après le sacre des Bleus. De retour à Barcelone, auréolé d’une étoile, le défenseur central formé à Lyon est freiné dans sa progression. Entre les rechutes et les choix de son entraîneur Ernesto Valverde, le natif de Yaoundé ne joue que 41 matchs en Catalogne avant son départ définitif à l’été 2023. Fort d’un prêt réussi à Lecce, lors de la saison 2022-2023, « Big Sam » fait son retour en France, du côté du LOSC. Mais une fois encore, il n’est pas épargné par les blessures. En deux saisons, sous les ordres de Bruno Génésio, il ne joue que 13 matchs, toutes compétitions confondues. Libre de tout contrat à partir du 1er juillet, le joueur de 31 ans se prépare un nouveau challenge, avec comme objectif celui de regoûter durablement aux joies du terrain.

Ceux qui ont quitté le Nord avant d’être champion du monde

Le nordiste de l’aventure 98

Gardien français iconique de la fin du XXe siècle, Bernard Lama a gardé les cages lilloises entre 1982 et 1989, puis celles du voisin lensois durant la saison 1991-1992. Performance assez étonnante : lors de ses deux passages dans le Nord, le Guyanais a marqué un but sur penalty pour Lille, rebelote pour le Racing. Doublure de Fabien Barthez en sélection, Bernard Lama est sacré lors du Mondial 98 à domicile. 

Les anciens dogues

Cible de blagues quant à sa participation à aucun des matchs de la Coupe du monde 2018, Adil Rami avait été crucial dans le vestiaire pour instaurer une ambiance détendue. Révélé à Lille, où il a laissé son empreinte, l’ancien défenseur central a d’ailleurs pu brandir l’Hexagoal² lors de la saison 2010-2011, dans une équipe qui comptait notamment Gervinho et Eden Hazard.

Coqueluche des supporters français suite à son iconique demi-volée en 8e de finale face à l’Argentine, Benjamin Pavard, a évolué au LOSC lors de la saison 2015-2016. 25 matchs au compteur pour l’enfant de Maubeuge, qui lui auront permis de lancer sa carrière, avant de s’envoler pour Stuttgart (Allemagne).

Habitué de la pelouse de Pierre Mauroy, Djibril Sidibé, faisait également parti de la liste des 23 retenus par Didier Deschamps pour la Russie. Passé quatre ans par le LOSC (2012-2016), le latéral droit avait joué l’intégralité de la rencontre de phases de poules contre le Danemark.

Florian Thauvin est un cas plus particulier qui laisse un goût amer aux supporters lillois. Présent dans l’effectif tricolore du Mondial 2018, « FloTov » n’a joué aucun match pour le LOSC, mais s’est entraîné une fois au domaine de Luchin³. Acheté en janvier 2013, l’ailier est immédiatement prêté à Bastia. A son retour, le meilleur espoir de Ligue 1 ne veut plus jouer pour les Dogues; il est alors transféré à l’OM.

La jeune garde lensoise

Avant de former une paire complémentaire avec la légende Sergio Ramos, au Real Madrid, Raphaël Varane a fait ses armes du côté de la Gaillette⁴. Après 24 matchs lors de la saison 2010-2011, le lillois de naissance a gagné les rangs de la Maison Blanche sur les conseils de Zinedine Zidane. Titulaire indiscutable lors de la Coupe du monde 2018, le défenseur central a également inscrit un but crucial face à l’Uruguay en quart de finale.

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Prêté par le PSG, lors de la saison 2013-2014, Alphonse Areola avait largement contribué à la remontée des Artésiens en Ligue 1. Aligné à trente-six reprises, le portier des Sang et Or avait pu montré ses qualités sous les ordres d’Antoine Kombouaré. Barré successivement par Hugo Lloris puis Mike Maignan, l’actuel gardien de West Ham ne compte que cinq sélections en Équipe de France. Ceci ne lui a pas empêché pour autant de participer au sacre des Bleus en 2018.

Kanté, l’exception boulonnaise

Arrivé chez les jeunes en 2010, N’Golo Kanté assiste à la descente en Ligue 2 de l’US Boulogne en 2012. Auteur de quarante matchs avec les Rouge et Noir l’année suivante, le milieu défensif impressionne. Il quitte la Côte d’Opale à la fin de sa première saison en National. La suite de sa carrière est exponentielle (Caen, Leicester, Chelsea…) et est couronnée par son sacre avec les Bleus en Russie.

1. Paroles issues de la chanson « Ramenez la coupe à la maison » du rappeur Vegedream ↩︎
2. Nom de l’ancien trophée de la Ligue 1 ↩︎
3. Centre d’entraînement du Lille OSC ↩︎
4. Centre d’entraînement du Racing Club de Lens ↩︎

Raphaël Bonnamy et Maël Carmont

© – Michael Regan – FIFA via Getty Images