Le lundi 1 septembre, la Fédération Française d’athlétisme a dévoilé la liste des 74 sélectionnés pour les championnats du monde de Tokyo. L’évènement phare du calendrier d’athlétisme de l’année se déroulera du 13 au 21 septembre 2025. Jeff Erius, David Sombé et Wilhem Belocian sont les trois athlètes qui représenteront la ville de Lille durant ces Mondiaux, au stade National japonais. 

À plus de 12 000 kilomètres de Lille, trois athlètes licenciés du LMA (Lille Métropole Athlétisme), participeront à ces Mondiaux de Tokyo. Un club né en 2006, de la fusion de l’ASPTT Lille et de l’US Tourcoing. Aujourd’hui, il rayonne à travers l’hexagone, grâce à ses 1 200 licenciés. Des grands noms de l’athlé français sont passés sur les pistes d’entrainement du LMA, tels que le coureur de 800 mètres Pierre Ambroise Bosse, ou Jimmy Vicaut, deuxième Français le plus rapide de tous les temps sur le 100 mètres. Si Cyréna Samba-Mayela, la vice-championne olympique du 110 mètres haies l’été dernier à Paris, licenciée du LMA, fait figure de grande absente pour la FFA, trois athlètes lillois s’élanceront cette année sur la piste de Tokyo.

La future star Jeff Erius

À 21 ans, le natif de Strasbourg compte déjà huit sélections avec l’équipe de France A. Jeff Erius ne souhaite pas s’arrêter là, comme en témoigne ses chronos canons. Le jeune sprinter est devenu le troisième Français de l’histoire, après Christophe Lemaitre et Jimmy Vicaut, à descendre sous la barre symbolique des 10 secondes (9.98s) sur 100 mètres, lors des championnats de France Espoirs en juillet 2024. En guise de récompense, il est aligné sur le relais 4×100 mètres des Jeux de Paris, durant lequel la France termine à la 6ème place, avec un temps de 37.81s. En 2025, Jeff Erius glane deux médailles d’or à Tallinn (Estonie), sur 100 mètres et sur 400×100 mètres, toujours aux Mondiaux espoirs. Il bat également le record des championnats d’Europe Espoirs en 38 secondes et 43 centièmes, à Bergen (Norvège). Des performances qui confirment le statut de futur crack de du jeune sprinter.

Jeff Erius court cinq années (2018-2023) au Strasbourg Agglomeration Athletisme, son premier club. Il passe ensuite par le CREPS de Poitiers. Aujourd’hui, l’Alsacien s’entraine sous les couleurs du Lille Métropole Athlétisme, suivi par son coach de toujours, Fabien Lambolez. J. Erius est un sprinter prometteur, qui connait déjà les attentes du très haut niveau. Dans une période où le sprint mondial est tellement dense, il n’a pas pu accéder aux minimas pour décrocher son ticket pour le 100 mètres. À Tokyo, il sera donc aligné sur le 4×100 mètres, avec Mohammed Badru, Lenny Chanteur, Aymeric Priam, Thép Schaub et Ryan Zézé. L’objectif de médaille est bien dans leur tête, et pourquoi pas, faire tomber le record de France.

David Sombé, le vice champion du monde

Originaire de Pallaiseau, dans l’Essone, David Sombé est un coureur de 400 mètres. Pensionnaire de l’équipe de France A depuis 2023, l’athlète d’1m 88 est souvent souligné comme un élément important du relais 4×400 mètres. Avec les jeunes, il montre un gros potentiel, à l’instar de de son titre de champion de France espoir individuel en 2021. En 2022, il signe au Lille Métropole Athlétisme, en quête d’amélioration et de professionnalisation. Et l’année suivante, D. Sombé progresse énormément et pousse son record à 45″32 secondes. Récompensé pour ses performances, l’athlète de 25 ans décroche son ticket pour les Championnats du Monde de Budapest, en 2023. Qualifié pour les finales, les quatre Français du relais, Ludvy Vaillant, Loïc Prévot, David Sombé et Téo Andant, signent une performance historique. Médaille d’argent, derrière les Etats-Unis, mais surtout record de France, en 2 minutes et 58 secondes. Le premier moment fort de la jeune carrière de Sombé.

Pour ces Mondiaux de Tokyo, la France vise une nouvelle fois la médaille. Pour cette occasion, sept coureurs prendront le départ pour le relais (Andant, Kounta, Levasseur, Manounou, Prévot, Sombé, Spillmann). David Sombé, lui, cherche à retrouver des sensations cette année, après sa petite septième place, à Talence, sur les Championnats de France, le 3 août 2025.

Continuer à croire pour Wilhem Belocian

À 30 ans, le Guadeloupéen, spécialiste du 60 et 110 mètres haies, participera à ses deuxièmes Mondiaux d’athlétismes à Tokyo, deux ans après sa huitième place à Budapest. Wilhem Belocian est un talent pur, presque générationnel, mais qui n’a jamais su concrétiser sur la scène senior. Pourtant, en catégorie jeune, il exprime des qualités exceptionnelles en décrochant des titres nationaux et mondiaux. Le sprinter français démontre tout l’étendue de son talent, en 2014, lorsqu’il signe le record du monde Junior en 12″99 (haies de 99cm contre 1,06 mètres en senior). Promis à un avenir glorieux, il intègre en 2015 les pistes Senior, et remporte à seulement 20 ans une médaille d’argent aux championnats de France. En 2016, il est présent à Rio pour ses premiers Jeux Olympiques, mais est éliminé dès les séries, suite à un faux départ. Rapidement, les désillusions brisent son élan, et Wilhem enchaîne les blessures. Ses ischio-jambiers lâchent à plusieurs reprises. S’en suivent plusieurs années de galères, durant lesquelles il pense à arrêter l’athlétisme.

Aujourd’hui, Wilhem Belocian a muri, et son expérience de la piste joue en sa faveur. Il est également entrainé par la légende tricolore du triple saut Teddy Tamgho, atout de taille, donc. Cette année, il réalise un excellent chrono de 13″18 au championnat de France à Talence, et signe par la même occasion un très belle médaille d’argent. Wilhem Belocian débute ces Mondiaux comme un réel outsider dans sa discipline, et pourrait bien être la belle surprise côté tricolore.

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Zadig Allorent

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