Van Rysel Roubaix a décidément envie de rajeunir son effectif ! Après l’annonce, il y a trois semaines, de l’arrivée du jeune coureur belge Joes Oosterlinck, l’équipe roubaisienne accueille un autre cycliste prometteur dans ses rangs : le Suisse Arnaud Tendon. Déjà approché l’an dernier, le puncheur de chez Elite Fondations s’est notamment fait connaître en s’attribuant à deux reprises le titre de champion de Suisse sur route chez les jeunes. Originaire de Romandie, cet amoureux de vélo depuis l’enfance, est déterminé à montrer ses talents sur route avec l’équipe nordiste. Mais en attendant 2026, l’ancien du VC Courtételle se focalise sur ses premiers Championnats d’Europe au niveau élite ce week-end. Rencontre avec l’une des nouvelles étoiles montantes du cyclisme suisse.

Premier contrat pro, pour toi, quel est ton sentiment avant de commencer avec cette nouvelle équipe dans un nouvel environnement ?

Je suis content d’avoir signé chez Roubaix. C’était une équipe que je voyais souvent pendant mes courses, et leur projet m’a tout de suite donné envie de rejoindre l’équipe.

Comment as-tu découvert le cyclisme, et qu’est-ce qui t’as donné cette envie de faire du vélo ton métier ?

J’ai découvert le cyclisme quand j’étais petit, à huit ans. J’ai commencé à faire du vélo en participant à une course dans mon village en Suisse et j’ai tout de suite aimé. Après ça, j’ai voulu courir des plus grosses courses, donc je me suis inscrit dans un club1 pour accéder aux courses régionales qu’il y avait dans les alentours. J’ai progressé, et puis, au fil des choses, c’est venu un peu tout seul jusqu’à participer à mes premières courses internationales. J’ai aussi toujours beaucoup regardé le Tour de France quand j’étais petit, et c’est ce qui m’a motivé à passer professionnel.

Au vu de tes résultats, on remarque que tu performes sur tous les terrains. Tu te définirais comme quel type de coureur ?

Je me définirais plus comme un puncheur, un peu passe-partout. J’aime bien grimper sur des courses difficiles. Mais je fais aussi souvent de bonnes arrivées en sprint quand on arrive en groupe de 20-30. Je n’aime pas quand c’est tout plat. Je préfère les courses dures, avec de la pluie, du dénivelé ou d’autres reliefs, quand les courses sont usantes.

En 2020, alors que tu cours encore avec ton club du VC Courtételle, tu connais ton premier grand succès avec ta victoire sur la course en ligne du Championnats suisse U19. Est-ce qu’avec du recul, tu considéres ce succès comme le plus important de ta carrière ?

En 2020, c’était dans ma région en plus. C’était une course où j’avais beaucoup de pression et je voulais vraiment la gagner. Les autres années, j’étais déjà passé pas très loin du titre : je fais quatrième en junior l’année d’avant, et en U17, je prends la troisième place. C’était une course pendant l’année du COVID, donc la saison était raccourcie et se concentrait surtout sur les mois d’août et septembre. J’étais en forme, et je sortais des championnats d’Europe où j’avais bien performé. C’est vrai que cette victoire m’a ouvert des portes pour la suite.

Après cette victoire, tu rentres au sein de la Swiss Cycling Academy, qui deviendra en 2022 l’équipe Tudor. Racontes nous comment s’est passée ton arrivée dans l’équipe ?

Je suis arrivé essentiellement grâce à mes résultats, et aussi par le fait que ce soit une équipe suisse. Puisque j’étais champion de Suisse junior et que j’avais fait de bons résultats dans cette catégorie, l’équipe a voulu me recruter.
L’intégration a été assez facile, car il y avait pas mal de coureurs suisses que je connaissais déjà.

En 2024, tu connais une saison compliquée, marquée notamment par de multiples blessures. À la suite de ça, Tudor ne te propose pas de contrat à la fin de la saison. Comment as-tu géré ce premier coup de frein dans ton ascension ?

C’était pas une année facile. Comme en 2023, j’ai été pris dans pas mal de chutes, et c’est clair qu’il a fallu se reconcentrer et se dire que c’était pas fini.
Je n’avais pas envie de redescendre ou d’arrêter. Je connaissais mes capacités et je savais que je pouvais faire mieux. Avec Tudor, c’était une année assez compliquée, car l’équipe voulait évoluer, et pour rentrer dans leur plan, il fallait faire des points UCI. J’étais à la limite, puis finalement, ils ne m’ont pas gardé. Mais on est toujours en bons termes. Je ne suis pas parti à cause d’un problème entre moi et l’équipe : ils n’avaient simplement pas de place pour un jeune en plus. En cherchant d’autres équipes qui étaient en contact avec moi, j’ai fini par rebondir chez Elite.

Cette saison, tu prends ta revanche en remportant notamment le Circuit de la Vallée du Bédat ou le Tour de Berne par exemple. Quelle a été ta victoire la plus marquante au cours de cette saison avec Elite Fondations ?

Ma plus belle victoire, c’est peut-être celle au Nivernais2, où j’ai fait une longue échappée et je finis en solitaire. J’étais dans une échappée de cinq coureurs, je me sentais assez bien. À 30 km de l’arrivée, le peloton était revenu à une minute, et j’ai vu que deux coureurs commençaient à fatiguer, donc j’ai attaqué. On s’est retrouvés à trois et on a encore roulé un petit bout ensemble. J’ai vu qu’ils commençaient eux aussi à fatiguer, puis j’ai encore attaqué et je finis devant le peloton. Je crois que je finis avec cinq ou six secondes d’avance. Il n’y avait pas trop de marge (rire) !

Arnaud Tendon célèbre lors de sa victoire en solitaire au Tour du Nivernais-Morvan
© – Journal du Centre

Quel a été le cycliste qui t’as donné envie de faire du vélo ?

Quand j’étais plus petit, j’aimais bien Chris Froome. Puis maintenant, le coureur que j’admire le plus, c’est Wout Van Aert. Si je pouvais être Wout Van Aert plus tard, ce serait bien (rire) ! Mais en tout cas, c’est ce type de profil que j’aimerais être.

Tu arrives dans une nouvelle équipe, Van Rysel Roubaix, équipe du Nord. Question évidente : est-ce que vous aimez les pavés ?

J’aime bien les courses en Belgique, les classiques on va dire.
J’ai déjà fait deux fois Paris-Roubaix : une fois en junior, et une fois en moins de 23 ans. Je pense que ce sont des courses qui me correspondent bien, dans des conditions difficiles.

Quels sont tes objectifs cette saison avec Roubaix ?

Je n’ai pas encore vraiment d’objectifs pour l’année prochaine, mais je pense qu’on va commencer à y réfléchir cet hiver. L’objectif principal sera de progresser, et je pense qu’en progressant, les résultats viendront je l’espère sur de grosses courses.

Tu es sélectionné pour tes premiers Championnats d’Europe en élite. Quelle est ton approche pour la course de dimanche, qui va être assez compliquée avec le passage à multiples reprises du Val d’Enfer ?

Oui, on passe sept fois dans le Val d’Enfer, avec quatre passages dans la longue bosse. Ça va être assez « casse-pattes ». Les Championnats d’Europe, c’est la septième année d’affilée3 que je les fais. Mais cette année, c’est la première fois que je suis sélectionné en élite. L’objectif va être d’accompagner nos deux leaders, Marc Hirschi et Jan Christen. Mais pour ma part, peut-être essayer de prendre une échappée. Il y a une belle start-list, avec Tadej Pogacar notamment, donc ça va être difficile.

Un coureur prometteur

Motivé et ambitieux, Arnaud Tendon illustre cette nouvelle génération de cyclistes explosifs et « passe-partout ». À l’opposé de son idole Christopher Froome, qui aimait cadenasser les courses, lui ne pédale que pour dynamiter les moments d’accalmie du peloton. Guidé par le panache, il faudra garder un œil sur le coureur helvétique, qui n’a pas fini de faire parler de lui.

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  1. VC Courtételle ↩︎
  2. 1ère étape du Tour du Nivernais-Morvan ↩︎
  3. Deux fois en espoirs et quatre fois en juniors ↩︎

Valentin Nouvelot

© – Le Quotidien Jurassien

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