Piqué dans son orgueil quelques jours après son élimination en Coupe de France face à Croix (N3), Valenciennes espérait retrouver des couleurs ce vendredi 17 octobre, face à l’US Concarneau. L’espoir, nourri par le but précoce de Gaëtan Courtet, n’a finalement duré qu’un temps. Dans un match électrique conclu à neuf joueurs du côté des Nordistes, les hommes de Stéphane Moulin ont fini par s’effondrer (1-2).

L’anatomie d’une chute

Le match démarre pourtant de la plus belle des manières. Portés par la tribune Nungesser, les Valenciennois se montrent rapidement dangereux. Dès la 5e minute, Mabrouk Rouaï reprend un centre de Abdelwahed Wahib, mais bute sur le rempart concarnois, Guillaume Janez. Dix minutes plus tard, Samy Baghdadi conclut son raid solitaire par une lourde frappe détournée par le portier de l’USC. Mais, Gaëtan Courtet, porté par l’émotion de son 500e match en professionnel, pousse la balle dans le but vide, permettant au VAFC de prendre les devants (1-0). Pour les Nordistes, le positif de cette rencontre se limite à cela. Le reste du match vire au véritable cauchemar.

C’est devenu une habitude, chaque fois que Valenciennes marque, les cerveaux des joueurs Rouge et Blanc semblent se mettre en veille. L’entraineur le confesse lui-même : « Je n’ai jamais connu un groupe avec une telle carence mentale » et les Bretons ont su exploiter cette faille. Sur le côté gauche, le virevoltant Amadou Samoura multiplie les assauts. La passivité de la défense valenciennoise permet au Thonier et ex‐Valenciennois Jordan Tell de placer une tête imparable (23e), laissant le portier valenciennois Jean Louchet totalement impuissant.

« Un manque de professionnalisme »

Au retour des vestiaires, à 1-1, la victoire du VAFC semblait encore à portée de main à la maison mais c’était sans compter sur l’absurdité de cette seconde période. Si l’on peut saluer le joli mouvement de Jordan Tell, qui offre aux Thoniers l’avantage à l’heure de jeu (2-1), la suite du match bascule dans les minutes qui suivent à cause d’un geste maladroit du Nordiste Sambou Sissoko. Entré à la 63e minute, le Valenciennois annihile aussitôt une action de but et reçoit un carton rouge, seulement une minute après son entrée (64e).

Six minutes plus tard, le vétéran Gaëtan Courtet se voit contraint de quitter la pelouse après avoir pris un second carton jaune (70e). À 9 contre 11, les Valenciennois ne parviennent qu’à contenir le score pendant vingt minutes, dans ce que le technicien du VAFC qualifie de soirée « cauchemardesque. » La rencontre se termine une nouvelle fois sous les sifflets stridents du Stade du Hainaut, dirigés contre des joueurs jugés incapables de « mouiller le maillot. »

Jordan Tell débloque son compteur avec l’USC

Prêté au VAFC par le Stade Rennais en janvier 2018, le buteur guadeloupéen a vécu une soirée particulière, marquée d’abord par une erreur ayant entraîné l’ouverture du score valenciennoise, puis par deux actions aussi efficaces que remarquables. Face à son ancien club, il a inscrit un doublé qui permet à l’US Concarneau d’enchainer un deuxième succès de rang « On s’est parlé après la victoire à Sochaux et ça nous a fait du bien », annonce-t-il en conférence de presse.

« C’était mon tout premier prêt quand je venais de signer pro à Rennes, se rappelle-t-il avec le sourire. J’en garde de très bons souvenirs car ce passage m’a forgé pour ma carrière. » Le destin a voulu que ce soit dans ce même stade, à Valenciennes, là où il n’avait marqué qu’un seul but lors de son passage, que Jordan Tell débloque son compteur avec Concarneau.

D’abord, à la 23e minute, il réduit le score d’une reprise tranchante de la tête sur un centre parfait de Jimmy Halby Touré. Puis, à la 61e, il refroidit le Stade du Hainaut d’une frappe somptueuse dans la lucarne gauche après une belle percée d’Amadou Samoura. Deux gestes de buteur qui confirment son retour en forme : « Je me suis préparé avec l’UNFP cet été, j’ai énormément progressé avec l’âge et la maturité. Ce soir, je suis content de la performance de tout le groupe. On a corrigé nos lacunes et on remonte la pente. »

Côté valenciennois, c’est la douche froide. Les mots de Stéphane Moulin sont durs mais se heurtent à la réalité : « On ne se comporte pas comme une équipe professionnelle. » À cause de ses inconstances, le VAFC quitte peu à peu le navire de tête et dégringole à la 10e place, dans une saison où monter était l’objectif premier…

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Telio Petitto & Axel Marc

© – Axel Marc / Les Olympistes