L’USL Dunkerque recevait ce vendredi soir l’US Boulogne Côte d’Opale dans un stade plein à craquer. Après avoir dominé la majeure partie du temps réglementaire, les Maritimes se sont faits surprendre dans les arrêts de jeu par leurs rivaux boulonnais, qui ont égalisé à la dernière seconde, pour décrocher le point du nul. Rendez-vous la semaine prochaine à Boulogne-sur-Mer pour la revanche, en Coupe de France cette fois-ci.

Neuf points pris sur les trois derniers matchs, avec huit buts marqués et seulement un encaissé, les Dunkerquois abordaient ce match avec le plein de confiance et l’ambition de poursuivre leur excellente dynamique. En avant-match, Albert Sánchez le confirmait : « Nous sommes très contents des performances de l’équipe sur les derniers matchs. Je pense qu’avec ce niveau, nous pouvons gagner contre toutes les équipes du championnat. »

Dunkerque : dominateur mais pas tueur

Dès les premiers instants de la rencontre, Dunkerque montre sa supériorité. Ibrahim Kone, ancien portier de l’USLD, doit déjà s’employer sur une frappe vicieuse de Marco Essimi (2e). Les Boulonnais sont acculés dans leur camp. Le pressing adverse est trop important pour ressortir un ballon proprement. Les 65% de possession de balle l’illustre : le cuir a été monopolisé par les locaux. Cette domination ne s’est pas arrêtée à une simple maîtrise du ballon, les hommes d’Albert Sánchez ont réussi à mettre du danger sur la cage de l’USBCO. En première mi-temps, à cause d’un manque de justesse technique, ils n’ont pas su trouver la faille, sans pour autant se laisser abattre.

Avec plus d’intensité et d’engagement en seconde période, les Dunkerquois ouvrent le score par l’intermédiaire de Thomas Robinet, auteur d’une superbe reprise de la tête à la suite d’un centre de Gessime Yassine (1-0, 59e). Au fil des minutes, les Maritimes accentuent leur pression. Ils ont même cru faire le break lorsque Anto Sekongo s’est mué en renard des surfaces pour reprendre d’un plat du pied parfait le ballon repoussé par le portier boulonnais (67e). Le but est finalement annulé en raison d’une position de hors jeu de Thomas Robinet, jugé coupable d’avoir altéré la vision du gardien. « Selon moi, le but aurait dû être accordé » nous a confié Albert Sánchez, visiblement en désaccord avec le corps arbitrale. Les Dunkerquois ont gardé une certaine maîtrise jusqu’à la fin du match, mais sans pour autant se mettre à l’abri. Le technicien espagnol de l’USLD l’a affirmé en fin de match, « lorsque vous pouvez achever votre adversaire, vous devez le faire. » Chose que n’a pas réussi son équipe.

Joffrey Bultel, le sauveur inattendu

« Garder l’envie, la détermination, et le courage, c’est important », les mots en avant-match de Demba Thiem, latéral droit de Boulogne, devaient raisonnaient dans les esprits de ses coéquipiers tout au long du match. Malgré une supériorité très claire de leur adversaire, les hommes de Fabien Dagneaux n’ont jamais rien lâché, profitant de chaque opportunités qui leur étaient laissées. Plusieurs erreurs adverses importantes ont failli leur bénéficier. A l’image de ce long ballon de la défense boulonnaise où Mathys Niflore hésite à sortir pour rassurer sa défense. Une action qui aurait pu être fatale à son équipe, si Corentin Fatou n’avait pas manqué son lob tenté à l’entrée de la surface (30e).
Quelques autres situations arrivent dans la partie pour les joueurs vêtus de blancs (66e ; 75e ; 79e), mais elles sont plus le signe d’une impuissance que d’un réel rapport de force entre les deux équipes. Toutefois, « cette équipe est habitée par une âme » comme nous le révélait Fabien Dagneaux après le match. Sur le corner de la dernière chance, Joffrey Bultel gagne son duel sur Victor Mayela et envoie d’un violent coup de casque le ballon au fond des filées (1-1, 90+5e).

Le Nordiste, pas habitué à ces moments-là, a choisi le meilleur moment pour se transformer en héros, et offrir le point du match nul à son équipe. A la fin du match, et malgré son geste décisif, il a préféré souligner le mérite de tout le collectif : « Le héros, c’est plutôt l’équipe. On a su réagir, aller chercher ce point. Ça fait du bien pour le groupe. » Un point qui fait le plus grand bien aux Boulonnais, au contraire des Dunkerquois. C’est un match nul aux allures de défaite a jugé Albert Sanchez, logiquement très frustré du résultat après la rencontre : « Pour nous, c’est une défaite, on a perdu deux points. Tout le staff et tous les joueurs sont tristes et énervés. »

Gessime Yassine, le champion du monde dunkerquois

Malgré le résultat décevant, un joueur dunkerquois s’est particulièrement démarqué sur le terrain, en multipliant les occasions. Gessime Yassine, récemment sacré champion du monde en U20 avec le Maroc, a été l’élément majeur de l’attaque maritime.

Tout au long de la rencontre, le jeune joueur de l’USLD a enchaîné les appels en profondeur, les gestes techniques. Souvent trouvé par ses coéquipiers, il ne fut pas épargné par les fautes de Boulonnais totalement dépassés. Il aurait même pu ouvrir le score à deux reprises (37e ; 42e) si ses frappes n’avaient pas été contrées par les défenseurs de l’USBCO. Si Gessime Yassine n’a pas réussi à trouver le chemin des filets, il a fait briller son équipe, en délivrant un caviar sur la tête de Thomas Robinet. Auteur de quatre passes décisives et un but avant le match, l’ailier droit continue de gonfler ses statistiques. Courtisé par le RC Lens de Pierre Sage, le Marocain a conquis tout le stade durant la soirée, puisqu’il a été applaudi, et même acclamé par tous ses supporters. « C’est un très bon joueur, il a très bien commencé la saison avec nous contre Clermont-Ferrand, mais depuis la Coupe du monde, il montre beaucoup plus de confiance sur le terrain donc c’est super pour le groupe » raconte également son coach Albert Sanchez.

Le derby du littoral, un match pas comme les autres

« C’est le derby du littoral, il y a un enjeu différent », explique Baptiste, maillot et écharpes de Dunkerque sur les épaules. En effet, le derby entre l’USLD et USBCO a enfin fait son retour au stade Marcel-Tribut. Les deux équipes ne s’étaient plus rencontrées depuis 2019 et l’arrêt du championnat à cause du Covid. Pour les retrouvailles, les supporters ont vu les choses en grand. Les ultras dunkerquois ont réalisé un tifo montrant un lion dévorant un cygne, symbole de leurs rivaux, avec les inscriptions « Bouffez les. »

Malgré tout, la rencontre a failli être suspendue à cause des différents chants insultants, beaucoup trop nombreux selon le corps arbitral. Mais pas de quoi gâcher la fête. Les Boulonnais, présents en nombre au stade, ont également donné de la voix, avant d’être rapidement étouffés par les locaux. « On a dominé sur le terrain, et dans les tribunes » affirme Théo, membre des ultras dunkerquois.

Rendez-vous dimanche prochain, à Boulogne-sur-Mer cette fois-ci, pour la revanche en Coupe de France. Un objectif majeur pour Dunkerque, qui avait atteint les demi-finale l’année passée.

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Adrien Débias Saïd & Adam Boumediene

© – Adrien Débias Saïd / Les Olympistes