Alors que le monde entier se prépare petit à petit pour le plus grand événement sportif de la planète, Donald Trump entend bien faire du Mondial 2026 une vitrine de sa politique intérieure. Le 21 novembre, deux jours après la qualification de la sélection haïtienne, la Maison Blanche a annoncé ne pas délivrer de visas temporaires pour les citoyens haïtiens pour les matchs se jouant sur le sol américain. Seuls les joueurs, le staff de l’équipe nationale, ainsi que leurs familles seront acceptés.
La fête fut de courte durée pour les supporters de l’équipe nationale d’Haïti. Après leur qualification il y a quelques jours pour la Coupe du monde prévue l’été prochain, le président américain est venu doucher les espoirs des supporters du pays des Caraïbes. L’homme à la casquette rouge a rappelé la validité d’un décret mis en place en juin dernier interdisant l’entrée aux États-Unis pour les citoyens d’une douzaine de pays, dont Haïti et l’Iran font partie. Pour ces pays tous deux qualifiés à la Coupe du monde, le milliardaire ne compte évidemment pas faire d’exceptions.
Les Haïtiens interdits d’entrée aux États-Unis depuis juin dernier
Pourtant, le 19 novembre dernier, les rues de Port-au-Prince n’avaient rien de la réputation qu’on leur connaît habituellement. La fête fut bien au rendez-vous pour les citoyens de l’un des pays les plus pauvres du monde (163e sur 191 selon le classement de l’ONU) et qui ne connaît que la violence et la désolation depuis une décennie.
Contrôlée à 90% par les gangs, la capitale haïtienne est encore montée d’un échelon dans le chaos le 7 juillet 2021. Cette nuit-là, le président de la République haïtienne, Jovenel Moïse, est assassiné par un des commandos armés qui se battent pour le contrôle de la partie ouest de l’île d’Hispaniola. Depuis cette année-là, jamais l’équipe nationale d’Haïti n’a joué un seul match à domicile, ce qui rend leur exploit encore plus mémorable.
Certains joueurs de la sélection ont d’ailleurs pris la parole afin d’appeler à la paix et au calme dans le pays à la suite de leur qualification.
Donald Trump veut faire du football son outil politique
Mais l’amateur de golf n’en est pas à son coup d’essai pour transformer le football en outil politique. Lors de la Coupe du monde des clubs déjà organisée sur les terres de l’Oncle Sam, le locataire de la Maison Blanche s’était illustré en restant avec les joueurs de Chelsea qui célébraient leur titre, en créant la gêne dans le stade et sur les réseaux sociaux.
Le magnat de l’immobilier s’était également mis en scène avec les joueurs de la Juventus Turin, dans le bureau ovale, sur fond de tensions entre Israël et l’Iran cet été. La scène est parue malaisante sur la toile et montre bien que Donald Trump a encore des efforts de communication à faire.
Ainsi, même si le président de la FIFA, Gianni Infantino, avait promis que « tout le monde sera le bienvenu au Canada, au Mexique et aux États-Unis pour la Coupe du monde de la FIFA », Donald Trump avance déjà ses pions pour faire de la Coupe du monde 2026 la sienne. De quoi également s’inquiéter pour 2028 et les Jeux olympiques de Los Angeles ?
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