Fin de parcours pour Dorian Rougeyron et ses hommes. Malgré une bonne entame de match, les Tourquennois ont lâché prise à partir du 2ème set, face à une équipe de Saint-Nazaire au collectif et au fond de jeu impressionnant (25-22/ 20-25/19-25/20-25). Une fin de saison cruelle pour les Nordistes.

Les joueurs du TLM au changement de côté après la perte du 3ème set © Mathieu Feenin

Dans un STAB Vélodrome de Roubaix bouillonnant d’entrée de match (1828 spectateurs), Tourcoing, à l’image du match aller s’appuie sur son public pour prendre les commandes. Féroce au block, solide en attaque, le TLM prend confiance et enchaîne notamment grâce à son pointu phare, Pablo Kukartsev. Ainsi, sereinement, les Verts et Noirs empochent ce 1er set 25-22.

Mais le second set est tout autre, le « momentum » change de camp. Très rapidement, les Bleus de Saint-Nazaire prennent le dessus en creusant un écart de 4 points (2-6). Les Nordistes semblent eux subir un contre-coup, la frénésie tourquennoise n’y est plus. Les Nazairiens s’appuient sur de redoutables services, à l’image du numéro 19 Ivan Zeljkovic (4 aces). D’emblée, le coach Tourquennois fait rentrer plus tôt que prévu les deux centraux Giovanni Gargiulo et Rune Fasteland, ainsi que le brésilien Robson Rodrigues afin d’apporter du dynamisme et de la fraîcheur. Mais rien n’y fait, le SNVBA égalise (20-25) et ne compte pas s’arrêter là.

Les services des joueurs du SNVBA ont fait mal aux joueurs du TLM ©Mathieu Feenin

En effet, transcendés par ce 2ème set, les Nazairiens entament ce 3ème set sur les mêmes bases : services saillants, haute intensité au bloc, pragmatisme en défense, fond de jeu alternatif et entreprenant. A l’image du second set, le TLM se retrouve mené (1-5), et en difficulté à faire du jeu pour parvenir à recoller au score. Les attaquants tourquennois comme Pablo Kukartsev ou encore Gonzalo Quiroga peinent à l’attaque. Ils semblent tout simplement impuissant face à une équipe de Saint-Nazaire affichant un niveau de maîtrise et de précision pharamineux. C’est donc logiquement que les hommes de l’entraîneur nazairien Rubinho remportent ce 3ème set 19-25.

Tout comme au match aller, les Nazairiens ne lâchent rien en ce 4ème set ultra-décisif. Malgré toute la bonne volonté et détermination chez les joueurs pour venir prendre ce 4ème set, le SNVBA en face est tout simplement plus fort, ou du moins, dans un meilleur jour et beaucoup plus frais physiquement et mentalement parlant. Comme les deux précédents sets, les Nazairiens creusent un écart (10-15), et parviennent à le maintenir, voire, à hausser leur niveau de jeu. A l’image de son central Helder Spencer (14 points et 80% d’efficacité), Saint-Nazaire, sur une faute au service Tourquennoise, vient sceller le match et décroche une place historique en finale. La marche était trop haute ce samedi pour le TLM et Dorian Rougeyron.

Les Tourquennois, à l’image ici, semblent sans solutions ©Mathieu Feenin

C’est bien là l’un des grands enjeux dans un match de volley. Très généralement, celui qui domine ce secteur remporte le match. Et à ce jeu, ce sont les Nazairiens qui ont été plus solide. Au contraire du match à Saint-Nazaire (remporté 3 sets à 1), les Kangourous n’ont pas su réitérer cette consistance au service (20 fautes), en parallèle d’un « manque d’agressivité et de discipline au block » selon Dorian Rougeyron. Les Tourquennois ont plongé dans un jeu assez concentré au centre, au lien de se pencher sur leurs autres forces que sont Pablo Koukartsev en pointu et les réceptionneurs attaquants. L’entraîneur Nazairien quant à lui se félicite de la réaction de son équipe : « Après le 2ème set, on s’est concentré à bien servir et bien travailler sur les réceptions, c’est tout l’ADN de notre équipe de pouvoir bien travailler la réception. Il fallait aussi prendre des risques au service pour pouvoir gagner, et c’est ce qu’on a bien réussi à faire ».

Malgré son statut d’ « outsider », Saint-Nazaire s’est finalement imposé en tant que patron dans ces play-offs. Disposant en quart de finale de Nantes, tout récent vainqueur de la Coupe de France, puis d’un TLM annoncé comme un des grands favoris, les hommes de Rubinho ont fait primer leur force collective. Le danger numéro un pour le TLM était une force collective décuplée de Saint-Nazaire, avec une multitude de scoreurs possibles, où trois voire quatre joueurs marquent plus de 10 points.  

Les Nordistes n’ont jamais su retrouver l’élan nécessaire pour revenir dans ce match ©Mathieu Feenin

Cette cadence infernale des matchs a sans doute pesé aussi sur les organismes des joueurs. Cela s’est ressenti à partir du second set, à l’image du match aller. « C’est dur sur le corps mais on avait l’envie de combattre, l’esprit était là, mais peut-être que physiquement, on n’était pas là à 100% », analysait Ryley Barnes, capitaine de l’équipe.

Depuis le 3 avril, le TLM a joué 6 matchs, 24 sets soit 11h15 de temps de jeu en à peine 15 jours. Un rythme infernal qui, à force, finit forcément par épuiser l’équipe de Tourcoing. Mais là encore, impossible d’accepter ce genre d’excuse pour le central du TLM Simon Roerhig : « Ça ne sert à rien de prendre l’excuse de la fatigue parce qu’à ce stade du championnat, on sait que tout sera dur. On n’a pas le choix que de jouer sous la pression, sous la fatigue ». Il ajoute : « L’équipe de Saint-Nazaire a très bien joué là où nous on a reproduit le même match qu’à l’aller : on n’a pas été très efficace à l’attaque et c’est ce qui nous a pesé, on n’a pas réussi à reproduire le même jeu que lorsqu’on était chez eux ».  

© Mathieu Feenin

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