Comment bien rentrer dans un championnat sportif ? En évitant à tout prix une râclée dès le premier match. Cet avis peut paraître basique et pourtant les joueurs du Lille Métropole Basket ne semblent pas l’avoir écouté. Manque de préparation physique et/ou collective, difficultés liées à la Covid, on peut trouver des excuses mais le résultat est défavorable.

Le LMB effectuait sa première apparition de la saison 2020/2021 en Pro B face au SLUC de Nancy. Un choc entre deux belles équipes de ce championnat. Une catastrophe, un naufrage, appelez ça comme vous voulez. Les Lillois se sont inclinés face à une meilleure équipe, plus collective et plus adroite. Le score est sans appel : 79-96.

Une défense lilloise aux abois

« Elle a sale gueule la forteresse lilloise ». Lorsque les premiers mots du coach Jean-Marc Dupraz ont résonné en salle de presse, certains sourires se sont esquissés sous les masques. Une grande lucidité moribonde du coach. Le match des Lillois en défense n’était tout simplement pas à la hauteur des espérances. Le LMB est pourtant réputé pour sa rigueur et sa dureté en défense. Mais il faut croire que certains joueurs n’étaient pas revenus à 100%. Petit à petit, la forme physique a décliné alors que les Nancéens montaient en puissance. Peut-être un problème de préparation, les Lillois n’ont été qu’évasifs à ce sujet.

 » Prendre 96 points, ça devrait être interdit ! On a pas le droit !  » – Thomas Hieu-Courtois

Les joueurs du SLUC de Nancy, plus expérimentés, se sont imposés des deux côtés du terrain assez rapidement. Une fois l’avance créée, ils n’ont plus été inquiétés mais surtout ont complétement exploser en seconde mi-temps. Les Nancéens ne se sont pas contentés de conserver la balle et mettre des paniers en fin de possession. Les systèmes offensifs étaient, certes, basiques mais terriblement efficaces. Ceux-ci combiné avec une adresse insolente : 53% à 3 points, 55% aux tirs en totalité et 92% aux lancers-francs, la copie est parfaite. 20/20 avec félicitations du jury, les joueurs pourront savourer un peu de repos contrairement aux Lillois qui vont retourner à l’entraînement dimanche pour un nouveau match à Paris la semaine prochaine.

Moses Marshall au contre. Crédit photo – Justine Roy

Il faut tout de même souligner le fait que les recrues estivales de Lille sont satisfaisantes. Moses Marshall, l’américano-azerbaïdjanais (oui c’est possible), a emmené le peu de dureté physique du match. En effet, l’intérieur possède une masse corporelle plus proche d’un pilier au rugby que d’un basketteur. Compliqué à bouger et à contourner en défense, bélier en attaque, il pourra faire du bien en sortie de banc cette année. Cependant, son poids et sa forme physique noircissent le tableau. Malheureusement, il est très peu probable qu’il tienne un match entier à une intensité physique élevée.

La seconde recrue est cette fois-ci d’une nationalité américaine unique. Raijon Kelly est un arrière-meneur très rapide possédant un toucher de balle au-dessus de la moyenne à ce niveau. On ne comprend pas pourquoi Louis Rucklin était préféré aux côtés de Kazadi en début de match. En tout cas, le LMB possède deux belles recrues capables de faire basculer un match. « On doit faire un effort d’intégration des nouveaux, les incorporer dans notre ADN défensive« .

Le Zoom Olympiste : Jonathan Kazadi, le couteau-suisse

On aurait pu se concentrer sur Thomas Hieu-Courtois, auteur d’une très belle prestation. Ce dernier a tiré la sonnette d’alarme (23 points à 53% au tir) avec quelques belles pénétrations, du footwork plutôt efficace mais trop inconstant sur la durée. Or l’œil Olympiste s’est attardé ce soir sur un autre joueur : Jonathan Kazadi. Le Suisse de la formation lilloise a réalisé une prestation en deux-temps. Lorsqu’il jouait, il a poussé son équipe en devenant l’homme à tout faire du Palais Saint-Sauveur. Auteur de très belles actions finissant soit par un lay-up tout en touché ou un panier après contact soit par une passe souvent millimétrée, Jonathan Kazadi aurait pu inquiéter Nancy. Cependant, il n’est jamais rentré dans son match de l’autre côté du terrain. En retard sur de nombreuses actions, il a commis deux fautes assez stupides en début de match. Et au basket qui dit fautes dit banquette. Le meneur a dû poser ses fesses aux côtés de Dupraz pendant un bon bout de temps avant de revenir remettre sa patte dans l’offensif lillois.

Crédit photo – Justine Roy

Il faut rendre à César, ce qui appartient à César. Malgré la domination du SLUC, il y a bien quelques personnes qui n’ont pas baissé en intensité. La fanfare de la salle a mis une ambiance bruyante tout du long. Musiques variées, chambrages et encouragements, malgré la défaite ces Lillois-là ont assuré le job. Ils ont réussi à faire oublier que la salle était à moitié vide. Bravo à eux.

Crédit photo : Justine Roy
Thomas Fraisse

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